L'habitat «vert» est à la mode, et le marché de la maison bois compte bien en profiter. D'après une étude du cabinet Xerfi, ce secteur bénéficie d'un fort potentiel de développement. Il devrait rebondir dès 2010 et peut-être doubler d'ici à 2015. Face à cette évolution, il devra aussi savoir s'adapter. Détails.

Bien qu'impacté par le recul du nombre des mises en chantier, le marché de la construction de maison en bois, qui devrait chuter de 8% en 2009, reste «promis à un bel avenir à moyen terme», estime une étude sur les «maisons en bois, en kit et mobil-homes», réalisée par le cabinet Xerfi. Alors que le ministère de l'Ecologie vient de mettre en place un comité chargé de réfléchir à des mesures incitatives pour soutenir la construction bois, l'étude Xerfi indique que plusieurs facteurs conjugués depuis huit ans ont permis de multiplier par trois le marché de la maison bois : la multiplication de mesures réglementaires favorables, les pressions démographiques sur le logement, ainsi que l'enthousiasme croissant des Français pour les questions environnementales et l'habitat durable.

 

D'après Xerfi, le marché devrait donc repartir à la hausse dès 2010, année pour laquelle le cabinet prévoit une augmentation de 7% du chiffre d'affaires. «Plus que cette seule perspective à court terme, il convient de souligner le gisement potentiel encore conséquent de la maison en bois, laquelle pourrait s'arroger 15 à 20% du marché global», indique l'étude, qui estime que le nombre de constructions pourrait même doubler d'ici à 2015.

 

S'adapter à la demande
Mais ce marché ne veut pas s'endormir sur ses lauriers, conscient qu'il doit encore relever plusieurs grands défis. Il faudra notamment de «se positionner davantage en phase avec la demande» afin de ne pas être en sous-capacité. L'étude pointe à ce titre que la population de constructeurs est très fragmentée, les opérateurs étant en grande partie «des charpentiers-menuisiers» de taille modeste, construisant des maisons sur-mesure en complément de leur activité principale. Il s'agit alors de produits haut de gamme, alors qu'au même moment explose la demande de gamme intermédiaire qui peine parfois à trouver un opérateur.
Autre facteur à améliorer, la maison bois continue d'afficher un surcoût par rapport à la maison traditionnelle à l'achat. Elle devra aussi affiner son image, car trop souvent perçue par les Français comme «une construction élitiste, peu solide et source de contraintes».

 

Un marché en mutation
Avec le développement du marché, Xerfi prédit une accentuation de la dualité du marché. «Aux côtés d'un nombre très réduit des constructeurs de maisons traditionnelles qui réaliseront par sous-traitance la majeure partie des constructions, évoluera une multitude d'artisans-réalisateurs qui, freinés par leur taille, resteront dans la majeure partie des cas cantonnés au segment des habitations haut de gamme», indique l'étude. Les répercussions de l'essor du marché seront larges, puisqu'elles toucheront toute la filière bois et les équipementiers situés en amont de la chaîne.

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