Depuis 2003, les marais du Vigueirat s’inscrivent dans une démarche «éco-responsable» afin de préserver la nature camarguaise. Au programme : éco-tourisme, rénovation des bâtiments d’accueil et maîtrise de l’énergie (photovoltaïque, isolation à base de roseaux…). Visite de ce site naturel et de ses récents aménagements.

Des hérons pourprés, des buses, des canards sauvages sans oublier des taureaux et des chevaux dans des prairies immenses. Pas de doutes… il s’agit bien d’un véritable paysage camarguais sauvage et naturel. Ce lieu plein de charme se trouve sur la commune d’Arles près du hameau de Mas-Thibert. Son nom : les marais du Vigueirat.

S’étendant sur 1.000 hectares, ils témoignent d’un véritable esprit de préservation de la biodiversité avec des zones naturelles d’intérêt écologique pour la faune et la flore. A travers un programme soutenu par l’association écologique, WWF, baptisé Life Promesse, les marais du Vigueirat se sont engagés depuis quelques années à diminuer l’impact des activités humaines sur un site naturel sensible en développant notamment l’écotourisme. Dans ce cadre, les marais ont lancé une opération de rénovation des bâtiments et des infrastructures d’accueil. «Nous souhaitons faire de ce lieu un laboratoire afin de repenser les modes de fonctionnement en termes d’énergie, d’eau, de déchets et de transports», explique Jean-Laurent Lucchesi, directeur de l'association des marais du Vigueirat.

Une isolation à base de roseaux
Parmi les réhabilitations en cours, on peut citer les travaux d’isolation basés sur une technique innovante utilisant la récupération de matériaux locaux comme les roseaux, la paille de riz, le liège ou encore la laine de chanvre. Une chaudière alimentée par des copeaux de bois issus de l’élagage et du débroussaillage local est dédié au chauffage. Les marais sont également équipés de panneaux solaires photovoltaïques (96 m2) et thermiques qui permettent la production d’électricité, de chaleur et d’eau chaude sanitaire. «D’ici quelques mois, une éolienne viendra compléter ce système. Nous déposerons un entonnoir en dessous pour voir les répercussion qu’elle peut provoquer», précise Jean-Laurent Lucchesi. Le site utilise aussi la récupération des eaux de pluie grâce à l’appui de quatre cuves : «cette eau est destinée à la toilette, l’arrosage et le gros nettoyage. On mise aussi sur le comportement des gens et les petits équipements type mitigeurs pour faire des économies de consommation», souligne Jean-Laurent Lucchesi.

Vers la certification Emas
Et si le programme du marais du Vigueirat remplit des critères écologistes, il se veut aussi social puisque le site a créé une soixantaine d’emplois et fédéré la participation de la population locale des alentours. Côté perspectives, des éco-sentiers devraient être inaugurés cette année et un jardin botanique devrait voir le jour d’ici 2009. En attendant, les marais devraient obtenir prochainement l’écocertification européenne, Emas, qui récompense les sites qui respectent l’environnement et réduisent les risques environnementaux. Les marais du Vigueirat deviendraient ainsi la première zone naturelle à décrocher le sésame en France.

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