La Fondation Abbé Pierre a publié mercredi son rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Une étude qui dénonce notamment la politique du logement de ces dernières années, le manque en matière de mixité sociale ainsi que le problème des jeunes face à la crise du logement.

Il manque quelque 900.000 logements sociaux en France révèle le rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement en France. Alors que seulement 17 % de Français bénéficient de logements sociaux, la fondation Abbé Pierre souligne que 65 % des Français pourraient y prétendre, en fonction des plafonds de ressources. En 2005, 3,2 millions de personnes ont ainsi connu un problème de mal-logement en France, soit 150.000 de plus qu’en 2004. Parmi les principaux facteurs phares de cette précarisation figurent l’augmentation du prix de l’immobilier et la redistribution des aides au logement.

Face à de tels constats, la Fondation Abbé Pierre regrette que l’«on ne bâtisse pas de logement social à la hauteur des besoins dans les projets ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine)». Et de révéler que sur les 720 communes concernées par l’application de la loi de Solidarité urbaine (SRU), un tiers d’entre elles auraient réalisé moins de 50% de leurs objectifs et près d’une centaine n’ont rien fait pour rattraper leur retard !

Les jeunes face à la crise du logement

Parmi les principaux touchés par cette crise du logement : les jeunes. La fondation Abbé Pierre pointe ainsi du doigt le problème des 10 millions de 19-30 ans face à la crise du logement et à la fragilité économique. «L’intensité et la généralisation de la crise du logement précipitent de très nombreux jeunes, et pas seulement les plus démunis, même s’ils sont les plus touchés, dans un processus de précarisation», indique le rapport. Selon la fondation Abbé Pierre les petits logements, mieux adaptés aux jeunes, «ont de coûts de location au mètre carré supérieurs de 40 à 50% à ceux des plus grands logements». Résultat : ne pouvant assumer un loyer, 55% des 19-26 ans vivent encore chez leurs parents. L’âge moyen de départ des enfants du domicile familial est ainsi passé de 21 ans il y a encore quelques années à 23 ans et 9 mois aujourd’hui, selon le rapport. De même, leur part dans les centres d’accueil de fondation atteint 25 à 30 % depuis quelques années.



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