Alors que le Président Sarkozy vient d'annoncer le lancement du PTZ+, avec pour objectif d'édifier une « France de propriétaires », le salon Faire construire sa maison, qui s'est tenu ce week-end, était l'occasion de vérifier l'engouement des Français pour ce type d'habitat, sur fond de contexte économique délicat.

« Nous voulons faire preuve d'un réalisme teinté d'inquiétude », s'est d'emblée exclamé Christian Louis-Victor, Président de l'Union des Maisons Françaises, qui tenait un point presse à l'occasion du salon Faire construire sa maison, Porte de Versailles.

 

Une déclaration qui semble à contre-courant des récentes déclarations post-annonce sarkozienne (lire article). Car si l'UMF reconnaît la bonne santé du secteur de la maison individuelle en France, qui représente désormais 58% de parts de marché sur l'ensemble des logements autorisés, elle met le doigt sur une « décélération de la hausse » des ventes de maisons - la croissance habituelle à deux chiffres passant à un chiffre en juin 2010. Ainsi, il n'y a pas eu le pic de commercialisation espéré suite à l'arrêt du doublement du PTZ fin juin, tandis que sur les douze derniers mois glissants, le nombre de ventes nettes s'élève à 170.000 contre les 205.000 réalisées en 2006.

 

Eviter tout emballement
En outre, l'Union appelle à « faire preuve d'un grand réalisme » à l'avenir suite aux dernières annonces gouvernementales. « Le marché du neuf n'est pas celui de l'ancien à Paris ! Et Paris n'est pas la France… », a lancé, en forme de boutade, le Président de l'UMF, faisant référence à la conjoncture désormais plutôt favorable de l'immobilier ancien à Paris et IDF (les ventes de logements anciens à Paris enregistrent une hausse de 33%, d'après la dernière étude des Notaires, ndlr). Et le nouveau PTZ+ ne donnerait pas que des signes positifs. En effet, après l'euphorie, place à la réalité. « Le nouveau PTZ risque déjà de devoir être modifié », titrait le quotidien Les Echos de jeudi. Banquiers et promoteurs pointent du doigt des problèmes sur les modalités de remboursement de l'aide, « nettement moins favorables que l'actuel PTZ pour les logements à 2 pièces dans les zones les plus tendues, surtout l'Ile-de-France », constatait Guy Nafilyan, dirigeant de Kaufman & Broad. L'UMF s'interroge également, au vu des barèmes qui favorisent « spectaculairement » les zones A et B1 au détriment de zones B2 et C où sont concentrés 48% des accédants à la propriété. « Si l'intention d'aider davantage en zone tendue, où l'accession est plus chère, est louable, la traduction sur le marché de ces zones tendues peut s'avérer redoutable au cas où l'offre, tétanisée par une offre foncière insuffisante, ne suivrait pas la demande avec, comme conséquence, une hausse des prix dont seraient victimes les accédants qu'on veut aider », souligne l'UMF. Enfin, elle regrette la pénalisation appliquée, sous forme de malus, au financement des logements n'atteignant pas dès aujourd'hui la performance BBC. Rectifier le tir et cadrer à nouveau avec les engagements du Grenelle : l'Etat devra plancher très vite pour donner du crédit à ce PTZ+, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2011.

 


Les aides que les Français attendent
L'Union des Maisons Françaises a mesuré les attentes des Français en 2010 en matière d'aides, et publie les résultats de ce baromètre mené avec CSA*.
Il en ressort que 70% des Français privilégient les aides à effet immédiat telles une aide directe (36%) ou une baisse de la TVA de 19.6 à 5.5% (34%). Enfin, 27% d'entre eux plébiscitent une réduction d'impôts par la déduction des intérêts d'emprunt - celle-là même qui a été supprimée cet été, accusée d'avoir davantage favorisé le pouvoir d'achat global que le pouvoir global immobilier. Sans surprise, les Français sont plus que jamais attirés par la maison individuelle, achat de leurs rêves pour 81% d'entre eux. Enfin, en matière de produits d'assurance qui permettraient de passer plus facilement à l'acte d'achat, les Français interrogés citent, dans l'ordre, l'assurance chômage ou perte d'emploi (46%), l'assurance décote (21%) et celle permettant de faire face aux incidents familiaux.
(*) Enquête réalisée les 30 juin et 1er juillet 2010, par téléphone auprès d'un échantillon national représentatif de 1003 Français de 18 ans et plus.</</i>div>

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