La maison individuelle, rêve numéro un des Français, subit les premiers effets du ralentissement économique, avec une légère baisse des projets de construction, même si les ventes restent encore bien orientées.

La maison neuve est moins demandée qu'auparavant, notent les agents immobiliers et les promoteurs, qui constatent depuis plusieurs mois un retournement de la conjoncture dans ce secteur après des années de très forte croissance.

Achetée majoritairement par des ménages jeunes et plutôt modestes qui font appel à l'endettement ou au prêt à taux zéro (70% des acheteurs), la maison individuelle commence à souffrir des signes de ralentissement et de la remontée du taux de chômage.

A l'inverse du marché du logement collectif, pour lequel le délai de réaction aux aléas économique est plus long, celui de la maison individuelle réagit beaucoup plus rapidement, indique-t-on à la Fédération Française du Bâtiment (FFB).

Depuis la fin de l'an dernier, on note moins de projets de construction, les besoins ayant été en grande partie satisfaits depuis la création du prêt à taux zéro en automne 1995, qui a considérablement stimulé ce secteur, a souligné Patrice Vernier-Hesnault, président de la chambre de la FNAIM du centre ouest.

Les maisons anciennes sont en revanche toujours très demandées, a-t-il ajouté.

La maison individuelle est un pan moins connu de l'activité de la construction en France que le logement collectif. Pourtant, il se construit davantage d'habitat individuel (175.000 en 2000) que d'appartements (environ 130.000) et ce type de logement est considéré dans tous les sondages comme prioritaire dans l'accession à la propriété.

Les derniers chiffres du ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement, communiqués mardi, font état d'une baisse de 4,4% sur 12 mois glissants des autorisations de programmes de maisons individuelles dans le secteur diffus (maison construite seule et ne faisant pas partie d'un programme de lotissement) et de 5,9% pour les démarrages de chantier.

Parallèlement, dans le collectif, la situation se redresse, notamment grâce à un retour des constructions de HLM, encouragées par le gouvernement.

Les autorisations étant un signe avant-coureur de l'évolution future du marché, la baisse constatée dans la maison individuelle laisse prévoir une accentuation du ralentissement dans les prochains mois, note le ministère.

Pour Bernard Coloos, de la FFB, la baisse de la construction de maisons individuelles résulte avant tout des inquiétudes sur la situation économique.
Mais ce repli pourrait être de courte durée compte tenu du bas niveau des taux d'intérêt, l'un des éléments essentiels de la santé du secteur.

En terme de ventes, le nombre d'actes réalisés sur le troisième trimestre a progressé de 5% par rapport au troisième trimestre 2000, mais le stock disponible a légèrement augmenté.

Les prix, eux, sont restés stables, soit environ 545.000 FF (83.080 EUR) pour une surface de 105 m2, auquel il faut ajouter le coût du terrain, qui est en progression et tourne actuellement aux alentours de 250.000 à 300.000 FF (40.000 euros), relève Christian Louis-Victor, président de l'UNCMI (Union nationale des constructeurs de maisons individuelles).

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