PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE. L'Ademe a étudié les conditions techniques permettant la rénovation des maisons individuelles au niveau Bâtiment basse consommation (BBC). Elle livre ses recommandations dans un ouvrage accessible au public.

Quels sont les postes de travaux à privilégier ? Dans quel ordre les réaliser ? Comment éviter les non-qualités ? L'Ademe livre, dans une étude publiée le 25 janvier et réalisée par Dorémi et Enertech, ses recommandations pour des rénovations "performantes", et qui permettent d'atteindre le niveau BBC rénovation. L'étude s'attache à définir les conditions techniques pour qu'une rénovation puisse être performante. Elle précise le nombre d'étapes maximum ainsi que les risques d'impasses techniques en cas de rénovation partielle.

 

Le niveau BBC rénovation, fixé par la Stratégie nationale bas carbone, est celui que doit atteindre le parc des maisons individuelles, pour respecter les objectifs de neutralité carbone à l'horizon 2050. Or, la tendance actuelle des ménages français est très éloignée de cet objectif, puisque les études compilées par l'Ademe montrent que "75% des travaux de rénovation en maisons individuelles n'ont pas permis de changer de classe de diagnostic de performance énergétique". En atteste le nombre de rénovations BBC ou équivalent "négligeable" réalisées en France : il y aurait eu 3.780 rénovations de maisons atteignant ce niveau depuis 2011, plus quelques centaines de rénovations "BBC par étapes" lancées, mais aucune menée à terme. "Il y a donc un enjeu majeur à accélérer le rythme des rénovations plus performantes", défend l'agence.

 

Au moins six postes de travaux

 

Pour les maisons individuelles datant d'avant 1982, un parcours de rénovation performante comprend nécessairement six postes de travaux, révèle l'étude. Il s'agit des suivants : isolation des murs, de la toiture, du plancher bas, remplacement des menuiseries extérieures, systèmes de ventilation et de chauffage-eau chaude sanitaire.

 

L'étude pointe que la réalisation de travaux de rénovation énergétique, non coordonnés, peut conduire à des impasses techniques incompatibles avec une rénovation performante. Mais elle va plus loin : en effet, les données de l'agence montrent que l'ordonnancement des travaux est également "crucial", notamment pour le bon fonctionnement des systèmes de production de chauffage. Ainsi, la première étape doit préférentiellement viser les travaux d'isolation et de ventilation, "pour éviter des pathologies et un surdimensionnement des systèmes de chauffage, grevant la performance des systèmes de production de chauffage".

 

Les quatre principes fondamentaux de la rénovation performante

 

Au fil de son étude, l'Ademe livre ses quatre principes fondamentaux pour une rénovation performante réussie. Premièrement, l'opération doit privilégier les énergies renouvelables pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire (poêle à bois, chaudières bois, pompes à chaleur, chauffe-eau solaire). Le système de chauffage choisi doit posséder un bon rendement, "y compris à basse puissance puisque les besoins sont fortement réduits dans une rénovation performante".

 

Ensuite, le maître d'ouvrage devra veiller à assurer le confort et la santé des habitants en se prémunissant des conséquences d'une mauvaise ventilation, de ponts thermiques et de condensations qui peuvent provoquer le développement de moisissures et de pathologies diverses. La rénovation "gagne pour cela à être réalisée en une seule étape et au maximum en deux ou trois grandes étapes cohérentes afin de traiter des interfaces et interactions entre postes de travaux", explique ensuite l'agence. Enfin, l'opération doit impérativement être coordonnée par un pilote (maître d'œuvre ou architecte, groupement d'entreprise, contractant général).

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