CONJONCTURE. La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a dressé ce jeudi le bilan de l'année 2017. Si la demande augmente, les mises en ventes restent insuffisantes.

Globalement, l'année 2017 a été bonne pour les ventes de logements neufs en France, a indiqué la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) ce jeudi lors d'une conférence de presse. Les commercialisations de logements neufs ont progressé de 5,9% à 157.827 pour 2017, "renouant 10 ans après avec les niveaux d'avant-crise", explique la FPI. Le troisième trimestre a été particulièrement dynamique avec une hausse de 7,2% des réservations de logements neufs.

 

La bonne activité commerciale de 2017 résulte du "maintien des réservations au détail à un niveau élevé" (118.021), mais aussi d'une forte hausse des ventes de logements en bloc auprès des bailleurs sociaux (+30,5% à 34.306 unités), détaille la FPI. Cependant, la fédération estime que cette "croissance mérite d'être nuancée car si la demande des ménages est forte (118 000 logements neufs vendus à des particuliers), elle a stagné en 2017 (+1,1 %), tandis qu'augmentaient parallèlement les ventes en bloc de logements sociaux aux organismes HLM (+30,5 %, à 34 306)". Pour sa présidente, Alexandra François-Cuxac : "La croissance du marché n'est pas suffisamment équilibrée".

 

Sur un an, les mises en ventes de logements neufs ont augmenté de 4,6% tout en restant insuffisante en volume par rapport aux besoins d'un marché en croissance. "En conséquence, l'offre commerciale se reconstitue trop lentement", souligne la FPI qui ajoute que le stock représente aujourd'hui 9,4 mois de commercialisation contre 11,4 début 2016. La présidente de la FPI considère donc que "le besoin de mesures de simplification pour conforter et accélérer la production demeure pleinement d'actualité".

 

Stabilité des prix mais à un niveau encore élevé pour de nombreux ménages

 

Quant aux prix de ventes, l'heure semble à la stabilité. Le prix de vente moyen a légèrement augmenté (+1,8%) en 2017. Une hausse cependant moindre qu'en 2016 (+2,5%). Cependant, pour la FPI cette tendance à la stabilité des prix "suscite à la fois la satisfaction et l'inquiétude". Elle explique : "satisfaction, car elle montre le lien positif entre les volumes et les prix : là où l'offre est importante, les prix augmentent peu, à l'image de l'Ile de France (47900 logements vendus en 2017 pour une hausse des prix limitée à 0,3 %)" mais aussi "inquiétude, car elle confirme un problème de solvabilité des ménages : au niveau de prix atteint sur le marché du neuf (4133 €/m² France entière), une hausse même modérée a un impact négatif immédiat sur la demande".

 

Alexandra François-Cuxac considère que "les deux marchés de la vente aux particuliers et aux bailleurs sociaux atteignent aujourd'hui leurs limites en termes de prix : limite à la hausse pour les ménages, limite à la baisse pour les HLM. Dans les deux cas, la soutenabilité du modèle est en cause". Les pouvoirs publics ont donc "un rôle-clé" pour encourager "une croissance plus durable de la construction neuve".

 

Enfin, la FPI reste optimiste pour 2018 évaluant les fondamentaux de la demande "plutôt bien orientés", notamment "grâce aux décisions du gouvernement sur le Pinel et le PTZ en zones tendues". Cependant, elle prévient : "plusieurs facteurs pourraient aussi jouer en sens inverse (évolution des taux d'intérêt, recentrage géographique des aides etc)".

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