Pour développer le logement des défavorisés, la Fondation a décidé de consacrer 9 millions d’euros dans un «projet d’envergure» qui devrait aboutir à la création de 1.500 logements d’ici deux à trois ans.

Au cours d'une conférence de presse en présence de l'abbé Pierre, le délégué général de la Fondation, Patrick Doutreligne, a précisé que ces «logements très sociaux» pourraient abriter 5.000 personnes. Les 9 millions d'euros proviennent des donateurs, de legs et d'un groupe de promoteurs immobiliers. Ces derniers (Eiffage Immobilier, Icade, Kaufman & Broad, Nexity, Vinci Immobilier) devraient verser 2,4 millions d'euros.

«Le bâtiment va bien mais tout le monde se précipite sur une seule catégorie, les classes moyennes et supérieures. On est dans une situation paradoxale où la production est en inadéquation avec la demande», a souligné M. Doutreligne. En 2004, les revenus de 30% des Français étaient en dessous du plafond pour l'attribution d'un «logement très social», contre 27,5% en 1997, a-t-il souligné. «Ni l'Etat, ni les collectivités locales ne se précipitent pour faire du logement très social», a relevé M. Doutreligne, «même si le plan de cohésion sociale donne une inflexion positive». Il a exprimé son inquiétude de voir le nombre de nouveaux logements accessibles aux plus défavorisés «passer en dessous de la barre des 5.000» en 2005.

Selon la Fondation, les personnes aux ressources les plus faibles se retrouvent «dans une situation quasiment désespérée», d'où sa décision de lancer ce programme de construction de logements dits PLA-I (Programme Locatif Aidé d'Intégration). Ils sont destinés aux personnes à la rue, vivant dans des logements insalubres ou hébergées à l'hôtel. Le prix moyen d'un PLA-I associatif est de 120.000 euros et l'apport de la Fondation représentera 5% de ce coût, soit en moyenne 6.000 euros. Son apport pourra aller jusqu'à 10% pour des projets de pensions de famille ou de logements destinés aux jeunes. De son côté, l'abbé Pierre a souligné que «nous nous trouvons là devant un problème énorme» et qu'il faut «compléter ce que peut faire l'Etat en même temps que le harceler».

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