Les zones urbaines recouvrent 13% des communes du littoral français, soit 2,7 fois plus que la moyenne du territoire du territoire métropolitain. Une étude menée par l’Institut français de l’environnement (Ifen) montre que l’artificialisation du territoire a été multipliée par trois entre 1990 et 2000. Détails de l’enquête.

Les zones urbanisées gagnent sur le littoral. Selon un rapport publié par l’Ifen, le littoral, en France métropolitaine, possède 2,7 fois plus de zones urbaines, industrielles et d’infrastructures routières que la moyenne du territoire. Si la loi Littoral de 1986 interdit les constructions à moins de 100 mètres du rivage, les zones urbaines recouvrent 27% du territoire compris à moins de 500 mètres de la mer.

Les zones urbanisées représentent 9,8% du territoire des communes littorales, contre 4% dans les communes de l’arrière-pays. L’arrière-pays est défini comme l’ensemble des communes non littorales des cantons littoraux, soit 1.179 communes situées dans des cantons ayant au moins une commune littorale. En cause : la densité de la population dans ces zones et la pression exercée par le tourisme. En effet, les communes littorales accueillent près de 6 millions de résidents permanents (soit 10% de la population métropolitaine), alors qu’elles ne représentent que 4% du territoire. Si l’on prend en compte les résidences secondaires, hôtels et campings, la capacité d’accueil touristique des communes maritimes atteint 7 millions de lits. Au total, 13 millions de personnes peuvent donc être hébergées sur la façade littorale.

Phénomène de mitage
Il en résulte que les terres agricoles et les milieux naturels sont de plus en plus insérés entre les territoires urbains. Le fort taux d’artificialisation modifie les paysages dits «traditionnels» de bord de mer par le mitage, c’est-à-dire le morcellement de l’espace par de nouvelles constructions. Ces espaces sont «grignotés petit à petit par des lotissements, des espaces vers ou l’extension de zones commerciales. Ils sont ainsi de plus en plus en contact avec des espaces d’habitation et d’activités importants, impactant sur leur fonction et leur usage social» commente l’étude. Depuis 1970, les terres agricoles ont diminué de 20,1% sur le littoral, contre 6,8% en métropole.

La loi Littoral
La loi dite «Littoral» du 3 janvier 1986 encadre l’aménagement des côtes pour les protéger de la spéculation immobilière, en interdisant toute construction à moins de 100 mètres du rivage en dehors des zones urbanisées. Cette loi concerne, en métropole, 883 communes maritimes, directement en bord de mer ou d’étangs salés ; 87 communes d’estuaires ou de deltas, situées sur les cours d’eau littoraux entre la limite de salure des eaux et la limite transversale de la mer ; 151 communes de bord de lacs, dont la surface est supérieure à 1.000 hectares.
Source : Ifen

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