Le groupe de BTP - qui s’est heurté à une roche très dure sur le chantier de la descenderie de Modane - abandonne après avoir seulement creusé un kilomètre. Son contrat a été résilié et le maître d'ouvrage LTF (Lyon-Turin-Ferroviaire) va lancer un nouvel appel d’offres.

Lyon-Turin-Ferroviaire a déclaré avoir résilié son contrat avec la société Eiffage qui devait creuser la descenderie de Modane, une galerie préalable à la construction du tunnel de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
"Une autre entreprise sera recrutée sur appel d'offres, les travaux devraient reprendre à la fin de l'année, on peut estimer que cela représente environ six mois de retard, mais l'entreprise peut rattraper une partie du retard", a indiqué le directeur des travaux, Walter Benedetto.

La société de BTP Eiffage, mandataire depuis le printemps 2002 du groupement d'entreprises en charge de la descenderie, qui doit permettre la descente des engins de chantiers pour creuser le tunnel, avait suspendu ses travaux le 14 mai, à la suite de difficultés techniques rencontrées sur ce chantier, notamment sur le plan géologique.
Selon une source proche du dossier, Eiffage, qui a déjà creusé 1 km (sur un total de 4 km) de la descenderie de Modane, est tombée sur une roche particulière, plus coûteuse à creuser, la cargneul, et veut revoir le contrat.

Le maître d'ouvrage, LTF, créé pour réaliser cet équipement, a indiqué que les discussions engagées n'avaient pu aboutir du fait des "prétentions anormales du groupement d'entreprises par rapport aux difficultés rencontrées".

L’investissement concernant la première tranche de travaux de la descenderie de Modane était initialement de 52 millions d'euros et la durée globale du chantier de 30 mois.
La descenderie de Modane est située à mi-chemin du tunnel de base (à 28,5 km de l'entrée ouest). D’une longueur de 4.000 m avec une dénivellation d’environ 360 m et une section de 65 à 80 m2, cette descenderie doit prendre la forme d’une chaussée de 6 mètres de large permet le passage des véhicules de service. Les descenderies aident également à mieux connaître la structure géologique des terrains afin, notamment, d'évaluer avec précision les difficultés techniques et donc les méthodes et les coûts de réalisation du futur tunnel.

Les problèmes techniques rencontrés ne devraient sans doute de pas être sans conséquence sur le projet final.
Rappelons que la liaison Lyon-Turin se traduira par le percement d'un tunnel bi-tubes de 52 km de long sous les Alpes et le creusement des descenderies doit permettre de commencer les travaux de percement du tunnel en 2007.

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