REMANIEMENT. Le géant franco-suisse des matériaux de construction, en pleine tourmente judiciaire, modifie la structure de sa direction. Le nouveau dirigeant, Jan Jenisch, arrivé au début du mois de septembre, souhaitait une direction "plus agile" où les régions auraient plus de responsabilité.

Le cimentier LafargeHolcim modifie sa gouvernance. Son conseil d'administration met en place une structure "davantage tournée vers les marchés et plus agile", indique le groupe. Il est prévu que les pays aient ainsi "la responsabilité de leurs résultats". Jan Jenisch (ex-Sika), qui a pris la suite d'Eric Olsen, précédent directeur général, aujourd'hui mis en cause dans l'affaire syrienne, souhaitait réorganiser cette direction afin de mettre en place cette autonomie accrue. Le nouveau dispositif doit permettre aux directeurs régionaux et locaux de prendre des décisions plus adaptées à leurs marchés respectifs.

 

Deux nouvelles nominations

 

Dans les faits, la direction de LafargeHolcim s'appuiera désormais sur cinq directeurs régionaux. Les 30 principaux marchés rapporteront directement à un comité exécutif réduit à neuf membres. Des redécoupages de zones interviendront également, à compter du 1er janvier 2018, avec le passage du Mexique de la région Amérique du Nord à la région Amérique latine. La direction Europe sera confiée à Marcel Corbuz, dans le groupe depuis 17 ans, qui succédera à Roland Köhler, ayant fait valoir ses droits à la retraite. La région Amérique du Nord, pour sa part, sera confiée au canadien René Thibault, en poste au sein du groupe depuis 1989. Son prédécesseur, Pascal Casanova a décidé de quitter l'entreprise.

 

 

Rappelons que trois anciens hauts dirigeants de LafargeHolcim, Eric Olsen (ex-dg), Bruno Lafont (ex-pdg) et Christian Herrault (ex-drh) ont été mis en examen par la justice française dans l'enquête sur des versements d'un montant plus de 12 M€ à des groupes armés syriens entre 2013 et 2014. Il leur est reproché d'avoir mis en danger la vie des employés de la cimenterie de Jalabiya et d'avoir participé indirectement au financement du terrorisme en payant des droits de passage ou en achetant du carburant, malgré l'embargo international. Des agissements qui seraient à l'initiative de responsables locaux et dont ils nient avoir eu connaissance.

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