Présent depuis 1994 en Chine, le producteur français de matériaux de construction Lafarge entend clairement passer à la vitesse supérieure dans ce pays qui est notamment le premier consommateur mondial de ciment. Le groupe français vient d'ailleurs d'investir massivement dans deux nouvelles usines.

"Il s'agit de notre plus important investissement en Chine", a indiqué Michel Rose, directeur général délégué de Lafarge lors d'une visite des deux sites.

Avec une usine déjà en activité de Pékin et les deux nouveaux sites, "nous produirons au total 3,3 millions de tonnes de ciment à l'horizon 2004 et talonnerons le premier cimentier étranger présent, le japonais Taiheiyo", a-t-il ajouté, estimant que Lafarge est le premier cimentier européen à avoir pris une position déterminante en Chine. Le deuxième cimentier mondial, le suisse Holcim, et le troisième, l'allemand Heidelberg, arrivent loin derrière affirme Lafarge.

Le groupe français mène depuis une dizaine d'années une stratégie d'implantation massive en Asie et cette politique s'est accélérée récemment avec la prise de contrôle du britannique Blue Circle qui détenait des positions clefs dans cette région du monde, notamment aux Philippines et en Malaisie.

La Chine tient une place significative dans le ciment, avec une consommation annuelle de 700 millions de tonnes face à une production très diversifiée, souvent artisanale et dont les besoins sont en constante expansion.

La consommation de ciment dans la province du Sichuan (sud-ouest), où sont implantées les deux nouvelles usines, croît au rythme de 10 à 12% par an alors que dans les pays développés, la consommation augmente de 2 à 3% dans "le meilleur des cas", selon Lafarge.

Les deux nouveaux investissements chinois concernent d'une part une acquisition et d'autre part une opération de croissance interne avec la création d'une nouvelle unité de production.

Le premier investissement, de 50 millions de dollars, correspond au rachat et au développement d'une cimenterie à Chongqing dont le protocole d'accord a été signé mercredi avec la municipalité. L'autre investissement est lié à la création d'une nouvelle usine de ciment à Dujiangyan, dans la banlieue de Chengdu, la capitale du Sichuan, et représente une mise de fonds, déjà réalisée, de 65 millions de dollars US pour un projet au total de 150 millions de dollars US. Cette usine a été inaugurée mercredi par les autorités.

Dans les deux cas, Lafarge a crée des entreprises communes avec les municipalités des deux sites. A Chongqing, l'investissement initial est de 30 millions de dollars pour Lafarge, mais le groupe français s'est engagé à consacrer 20 millions de dollars supplémentaires pour augmenter la capacité de production de cette usine qui doit, d'ici 2 à 3 ans, être capable de produire 1,2 million de tonnes par an contre la moitié actuellement. A Dujiangyan (60 km de Chengdu) l'usine, en construction depuis 3 ans, doit produire 1,4 million de tonnes de ciment par an.

Lafarge se targue d'être un des grands groupes français à mener d'importants investissements en Chine. "Le but est de mener une stratégie pérenne de nos activités et créatrice de valeur pour nos actionnaires. D'autres projets sont en cours d'étude", a ajouté M. Rose cité par l'AFP.

La direction de Lafarge a fait des pays émergents, où les besoins en construction sont les plus aigus, une des priorités de son développement. Ces pays représentent actuellement 25% du chiffre d'affaires total du groupe et un tiers de son résultat d'exploitation.

Lafarge en Chine

Avec 2000 collaborateurs en Chine, le Groupe est présent à travers l'ensemble de ses métiers : une cimenterie près de Pékin (Chinefarge - capacité annuelle de production : 700 000 tonnes), une centrale à béton à Pékin, 2 usines de plaques de plâtre à Shanghaï et Chongqing, et six usines de tuiles béton dont l'une à Chengdu et les autres sur la côte est du territoire. Tous ces projets représentent un investissement de plus de 400 millions de dollars US .

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