Les groupes de construction Lafarge et Saint-Gobain viennent de dévoiler leurs résultats 2008, qui sont inférieurs aux prévisions attendues des analystes. Pour faire face à cette morosité, les deux entreprises ont annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros chacune. Objectif : renforcer leur situation financière et accélérer leur désendettement. Détails.

Alors que la crise financière plombe l'économie, les deux grands groupes français, Lafarge et Saint-Gobain, affichent des résultats 2008 inférieurs à ce que les analystes prévoyaient.
Le groupe Saint-Gobain a dégagé, globalement sur l'ensemble de l'année 2008, un chiffre d'affaires en ligne avec celui de l'année 2007, c'est-à-dire à plus de 43 milliards d'euros, soit une hausse de 0,9%, et de 3,7% à taux de change constants. Quant au résultat net courant, il recule de 9,5%, à 1.914 milliard d'euros contre 2.114 milliards d'euros en 2007. De son côté, Lafarge enregistre une hausse de 8% de son chiffre d'affaires, à 19 milliards d'euros. Le résultat net part du groupe progresse de 3%, à 1.713 milliards d'euros hors exceptionnels.

 

Augmentation de capital en vue
Pour faire face à la crise, les deux groupes envisagent le lancement d'une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros chacun. Objectif : renforcer leur situation financière et accélérer leur désendettement. Pour Saint-Gobain, cette augmentation de capital «permettra de réduire le ratio d'endettement sur fonds propres ainsi que la prime de risque sur le marché des actions, de solidifier sa notation de crédit, et de conforter un accès satisfaisant et durable aux marchés de financement». Bruno Lafont, Pdg de Lafarge, souligne : «Le plan d'action que nous annonçons aujourd'hui, qui comprend des mesures opérationnelles fortes et une augmentation de capital, vise à réduire notre dette, consolider notre structure financière, renforcer notre leadership et positionner idéalement le groupe en prévision de la reprise».

 

Des réductions d'effectifs chez Saint-Gobain
En parallèle, Saint-Gobain va engager un plan d'économie de 600 millions d'euros, ce qui portera à 1 milliard d'euros le montant total des économies de coûts réalisées sur 2008 et 2009. Pour cela, le groupe prévoit de poursuivre sa politique de réduction d'effectifs. En 2008, 8.000 suppressions de postes ont été réalisées à l'international, indique un communiqué du groupe. «Il y aura des réductions de personnel en 2009, mais il n'y a pas d'objectif chiffré», a indiqué une porte-parole de Saint-Gobain à l'AFP. De son côté, Pierre-André de Chalendar, le directeur général du groupe français, a affirmé que la réduction sera «significative».

 

Perspectives 2009
Dans ce climat tendu, les perspectives semblent peu visibles. Saint-Gobain s'attend à une année 2009 particulièrement difficile, notamment au 1er semestre, compte tenu d'une base de comparaison plus élevée. Toutefois, le groupe prévoit de tirer «pleinement profit, le moment venu, des plans de relance et d'économies d'énergie lancés par les principaux gouvernements des pays occidentaux».
Enfin, pour Lafarge, les plans de relance devraient avoir un impact significatif sur les marchés en 2010, probablement plus limité en 2009. «Pour 2009, nous attendons actuellement une baisse des volumes de ciment de 0 à 3% dans l'ensemble», conclut le communiqué du cimentier.

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