Lutter contre le réchauffement climatique, assurer la sécurité de ses collaborateurs et respecter la biodiversité : telles sont les trois grandes lignes des ambitions de développement durable 2012 de Lafarge présentées jeudi par son Pdg Bruno Lafont.

Chez Lafarge, le développement durable s’entend au sens large : il s’agit d’environnement bien sûr, mais aussi de management et de social. Lafarge s’est mis au défi de réduire ses émissions nettes mondiales de CO2 par tonne de ciment de 20% entre 1990 et 2010.

«En 2006, nous étions déjà à 14,2%», note Olivier Luneau, directeur du développement durable et des affaires publiques. La lutte contre le changement climatique s’orchestre aussi autour de la réduction d’autres émissions telles que le souffre, la poussière et l’oxyde d’azote. Le groupe s’attache aussi à la biodiversité, en travaillant depuis quatre ans en collaboration avec la WWF afin de mettre en place des plans de biodiversité pour préserver la faune et la flore dans les schémas de réhabilitation d’au moins 85% de ses 1.000 carrières à travers le monde.

Le troisième thème autour duquel s’articulent les projets de développement durable du groupe est celui de la santé et de la sécurité des collaborateurs. «Nous avons entrepris un travail en profondeur,» explique Bruno Lafont, Pdg de Lafarge. «Il s’agit d’un dialogue poussé avec nos clients, actionnaires, et les communautés vivant près de nos sites. Cela concerne plus de 2000 sites concernés dans 70 pays.»

Prévention santé dans les pays émergents
Lafarge décline ainsi ces trois thèmes en cinq enjeux clé : les marchés en croissance, le changement climatique, l’approvisionnement en matières premières, les collaborateurs et les clients.
La part de consommation de ciment des pays émergents est passée de 56% en 1985 à 79% dix ans plus tard. Pour développer et gérer durablement ses activités sur ces marchés, Lafarge met en place des programmes de santé et veut étendre ses bonnes pratiques engagées en terme de lutte contre le SIDA et la malaria développées en Afrique et dans divers pays en développement où le groupe est implanté.

Sur le plan humain, Lafarge veut diviser par deux le nombre des accidents de travail avec arrêt de ses 71.000 collaborateurs à travers le monde, et doubler la proportion de femmes aux postes de cadres supérieurs. Bruno Lafont reconnaît que de tous les objectifs fixés, ce n’est pas le plus facile à atteindre. «C’est aussi pour cela que nous souhaitons mettre en place des formations en interne, de façon à former nous même les futures femmes managers de haut niveau.» Les clients du groupe sont présents à travers une série d’objectifs mis en place grâce à des enquêtes de satisfaction, «qui permettent de fixer des programmes d’innovation et de services adaptés», explique Bruno Lafont, avec comme but de réaliser un million d’euros de chiffre d’affaires grâce aux nouveaux produits.

«Poursuivre la marche en tête»
En 2006, Lafarge a dépensé 140 millions d’euros dans le financement de ses projets de développement durable.
Dans la lancée du projet Hypergreen, le groupe poursuit ses recherches dans la construction durable avec les projets de type EEB (Energy efficiency building), conçus de sorte que le souci du développement durable et de l’économie d’énergie soit présent au moment de la construction et tout au long de la durée de vie du bâtiment. Le Ductal, un béton ultra résistant créé par Lafarge, reste l’un des produits que le groupe veut mettre en avant. Plus résistant et moins poreux qu’un béton classique, «il permet une économie de structure, de foncier, de matière première et de produits d’entretien,» souligne Bruno Lafont. «Depuis une quinzaine d’années, nous nous sommes beaucoup investis et nous voulons poursuivre la marche en tête et capitaliser sur ce que nous avons déjà réalisé pour être encore meilleurs».

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