"Penser la ville universitaire de demain" : tel a été le thème du colloque national de l'Association des villes universitaires de France (AVUF) qui s'est déroulé ce mardi 10 décembre. Objectif : comprendre les stratégies croisées entre les universités et leurs territoires.

Mardi 10 décembre, l'Association des villes universitaires de France (AVUF) a organisé un colloque sur le thème : comment la ville universitaire s'est-elle pensée jusqu'à aujourd'hui ?

 

"Vers un campus urbain qui s'insère dans la ville"
"En 1993, on comptait 1,7 million d'étudiants alors qu'on en enregistre aujourd'hui en France 2,4 millions. La réforme des baccalauréats généraux et de la formation ont contribué à cette forte augmentation. En parallèle, l'urbanisation est un enjeu important. Par conséquent, l'étudiant est un citoyen à part entière. Par exemple, à Montpellier, nous n'avons jamais voulu un campus isolé à l'image d'un site américain mais nous préférons un campus urbain qui s'insère dans la ville" a expliqué Hélène Mandroux, président de l'AVUF et maire de Montpellier depuis 2004.

 

Comment la ville universitaire de demain se dessinera-t-elle ? La dernière étude "Université et stratégie urbaine" publiée à l'automne dernier et menée par la Fédération nationale des agences d'urbanisme (FNAU) lors du dernier colloque à Aix-en-Provence** répond en partie à cette question, à travers une analyse approfondie de 13 sites universitaires d'échelles diverses.

 

Trois axes ont été analysés : "L'organisation territoriale de l'enseignement supérieur et de la recherche; les projets urbains autour des campus - avec une tendance à en faire des moteurs de villes - et les politiques de logement étudiant", nous souligne François Rio, délégué général de l'AVUF. Le meilleur projet actuel : C'est le campus Artem qui célébrait, samedi 12 octobre dernier, la pose de la première pierre de l'École nationale supérieure d'Art de Nancy qui a essayé une alchimie entre les étudiants ingénieurs."

 

Les stratégies en matière d'organisation territoriale sont, en effet, diverses, - campus excentrés, intégrés au cœur de la ville, situés à proximité de quartiers sensibles...-, ont souligné les intervenants au colloque parisien. Toutefois, le plus problématique pour les porteurs de projets est de "composer avec l'existant et de chercher plus à l'améliorer qu'à bouleverser", ajoute François Rio.

 

Universite et AVUF
De gauche à droite: Jean-Luc Vayssière, président de l'USVQ, Saint-Quentin en Yvelines, Robert Caldabert, président de la Communauté d'agglomération de Saint-Quentin, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, Frédéric Leturque, maire d'Arras et Pasquale Mamonne, vice-président de l'université d'Artois. © S.C.Batiactu
Deux priorités : logement et transport
L'AVUF rappelle, par ailleurs, les efforts portés sur le logement étudiant. Par exemple, la Ville de Paris, très déficitaire, doit y consacrer 180 millions d'euros sur le mandat sur un total de 900 millions d'euros prévus par l'Enseignement supérieur et la recherche. "Avec 7% des étudiants logés et 50 millions d'équivalents-repas par an, les CROUS restent des acteurs majeurs, mais on assiste à l'émergence de nouveaux opérateurs et à l'explosion d'autres modes de logements - bailleurs sociaux, résidences privées-", souligne toutefois l'AVUF. En 2010, le logement étudiant est intégré dans certains PLH (Programme local de l'habitat).

 

Par ailleurs, la FNAU fait également état de solutions pour relier les sites universitaires notamment grâce aux transports. "Autant de projets qui confirment une tendance : les villes et communautés ont bien intégré l'importance de l'enseignement supérieur et de la recherche sur leur territoire", conclut Hélène Mandroux, maire de Montpellier Et un seul besoin ressort : "Travailler ensemble et envisager les projets à long terme car l'université a par ailleurs un rôle d'accompagnement social."

 

"Le mode du PPP n'est pas la solution unique"
D'après la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, l'opération campus menée en 2012 par le Gouvernement précédent était "en panne". "Les projets sortent aujourd'hui, selon elle, "car le mode du PPP n'est pas la solution unique." Pour le moment, selon le ministère, "58 millions d'euros ont été véritablement dégagés pour construire ou rénover sur les 5 milliards d'euros prévus dans le plan campus." Le chantier des campus universitaires reste entier.

 

*Deux colloques ont été organisés à Nantes et à Aix-en-Provence cette année dans deux grandes cités universitaires : Vivre la ville universitaire de demain, à Nantes, les 13 et 14 juin 2013 ; Aménager la ville universitaire de demain à Aix-en-Provence, les 10 et 11 octobre 2013.

 


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