La Cour des comptes critique la gestion de la société immobilière Icade sur la période de 2006 à 2013. Le rapport mis en ligne par les sages de la rue Cambon constate notamment des défauts de gouvernance et des rémunérations généreuses.

Dans un rapport mis en ligne le lundi 30 mars, la Cour des Comptes pointe du doigt la gouvernance et la gestion de la société immobilière Icade, détenue à 75 % par la Caisse des Dépôts.

 

Son enquête juge "critiquable" les conditions dans lesquelles le promoteur immobilier est devenu "l'une des principales sociétés foncières tertiaires françaises" avec 10 milliards d'euros de patrimoine, constitué à 72% de bureaux et parcs tertaires.
Parmi les points litigieux : un prix d'introduction en Bourse inférieur aux préconisations de la Caisse des Dépôts et des analystes financiers ayant préparé l'augmentation de capital d'EMGP (Entrepôts et magasins généraux parisiens) à l'automne 2004. Financé par Icade et une société irlandaise City North, le dispositif choisi était celui des ORA, obligations remboursables en actions.

Des primes exceptionnelles

En 2006, lorsque la foncière a racheté ces ORA à City North, ce dernier a empoché une plus-value de 84,3 millions d'euors. Or, note la juridiction financière, cette somme n'aurait été que de 10,1 millions d'euros si la foncière avait exercé son option d'achat quatre mois plus tôt.
"Il en est résulté un préjudice financier pour Icade et pour ses actionnaires, au premier chef son actionnaires majoritaires la Caisse des Dépôts", estime la Cour, fustigeant les défaillances dans la gouvernance à l'époque des faits.

 

Le rapport critique également le versement de primes exceptionnelles à l'ex PDG d'Icade Serge Grzybowski, de 2007 à février 2015, sur les exercices 2009 à 2011, d'un montant "déterminé de façon discrétionnaire" par la Caisse des Dépôts, selon des critères de performance à la fois mouvants et flous.
Son prédécesseur, Etienne Bertier, a, quant à lui, bénéficié à son départ d'une indemnité forfaitaire de 1,3 millions d'euros, soit trois ans de salaire, contre deux prévus par le conseil d'administration. Selon le rapport, le relèvement décidé par le comité des rémunérations est "difficile à saisir".

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