Coûts en forte augmentation, prévisionnel de trafic remis en question, difficulté du financement public : la Cour des comptes alerte le gouvernement sur la faisabilité du projet de ligne TGV entre Lyon et Turin. Explications.

Le projet de ligne TGV entre Lyon et Turin aurait-il du plomb dans l'aile ? En tout cas, la Cour des comptes a décidé de sensibiliser les pouvoirs publics sur la faisabilité et la nécessité du projet.

 

Elle a évoqué plusieurs obstacles. Tout d'abord, elle souligne «un projet très ambitieux par le choix de réaliser un tunnel de très grande longueur plutôt que de moderniser la ligne existante». Elle préconise d'ailleurs de «ne pas fermer trop rapidement l'alternative consistant à améliorer la ligne existante». Elle pointe également du doigt des coûts prévisionnels en forte augmentation notamment en raison du renforcement des règles de sécurité et du changement de tracé de la partie commune. Résultat : le coût atteindrait 26,1 milliards d'euros contre 12 milliards en 2002. D'autre part, les prévisions de trafic établies dans les années 1990, «qui envisageaient la poursuite d'une forte croissance, ont été fortement remises en cause depuis», indique la Cour des comptes. Et d'ajouter : «Le risque de saturation des infrastructures existantes n'est aujourd'hui envisagé qu'à l'horizon 2035». Enfin, dans le contexte actuel, la mobilisation d'une part élevée de financements publics paraît difficile.

 

La Cour des comptes précise que si le projet devait se poursuivre, il faudrait étudier les mesures éventuellement contraignantes de report du trafic transalpin de la route vers la voie ferrée.

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