Toutefois en valeur relative, le poids des villes a constamment diminué ajoute l'étude. L'ensemble de ces villes denses n'a au total regroupé que 8,5% de la population française supplémentaire depuis 1968. C'est donc l'expansion urbaine- ou comme l'on dit aujourd'hui l'étalement urbain- qui a permis de loger depuis 50 ans une population accrue dans de meilleures conditions de confort. "L'étalement urbain n'est pas un problème, donc une solution", analyse -t-on.

 

"Ces différentes données font apparaître une densité pivot autour de 4.000 habitants/km², ajoute l'étude. C'est vers ce seuil que tendent les communes qui se densifient en régions, ainsi que les grandes opérations d'urbanisation comme les villes nouvelles. Et les communes au-dessus de ce seuil ont tendance à perdre de la population."

 

Impact sur le coût de construction
Par ailleurs, le coût technique même de la construction est sensiblement plus élevé en zone dense. Il évolue à partir d'un certain seuil comme une fonction linéaire croissante du COS que le promoteur souhaite atteindre. "Plus concrètement, les coûts liés à la présence de parkings souterrains, indispensables en zone dense, viennent annihiler assez vite la possibilité d'amortir des dépenses de construction sur plus de m² à commercialiser", signale l'étude.

 

Du coup, à qualité technique réglementaire identique- niveau BBC (Bâtiment basse consommation), les maisons coûtent 1.200 euros TTC du m² hors foncier (Ndlr : calcul sur l'ensemble des permis de construire maisons individuelles délivrés en 2012-Source CGDD déc. 2013), alors qu'en zone urbaine le coût correspondant serait d'au moins 1.500 euros le m² pour du petit immeuble collectif, et grimpant assez vite à 2.000 euros TTC pour des constructions un peu denses, et surtout en mitoyen, avec les frais complémentaires de chantier que cela induit, complètent les experts.

 

 

"La consommation d'espace: un faux concept"
En résumé : l'expression "consommation d'espace" est d'après les deux fédérations un faux concept. "On ne consomme pas l'espace, on l'utilise, par contre il sous-entend que seul espace légitime est l'espace agricole, naturel ou forestier."

 

Le Snal et l'UMF privilégient donc les chiffres de Corine Land Cover qui montrent que "le moteur de l'artificialisation des sols, ce sont aujourd'hui les terrains industriels et commerciaux." Cette évolution est indispensable pour refaire d'après eux "la ville sur la ville."

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