Nouveau scandale sur les équipements parasismiques au Japon : l'un des principaux fabricants, la compagnie tokyoïte KYB, a reconnu que les données de certains de ses produits, des amortisseurs à huile permettant d'absorber les chocs, avaient été falsifiées. La Tokyo Skytree, qui culmine à 634 mètres, pourrait en avoir été équipée.

Trois ans après un premier scandale qui avait ébranlé ce domaine si sensible au Japon de la construction parasismique, un autre fabricant d'équipements parasismiques a reconnu la falsification des données de ses amortisseurs à huile, des produits permettant d'absorber les chocs en cas de séisme, jetant le doute sur leur probité.

 

"Nous ne savons pas pourquoi et comment elles ont été maquillées, nous avons donc ordonné à l'entreprise d'enquêter sur les causes et de soumettre un rapport", a précisé à l'AFP un responsable du ministère des Infrastructures, pour qui des milliers de ces amortisseurs à huile fabriqués entre le début des années 2000 et aujourd'hui, par la compagnie tokyoïte KYB, l'un des principaux fabricants, seraient concernés. Soit des équipements utilisés dans près de 1.000 bâtiments à travers le Japon dont, selon les médias japonais, l'une des plus hautes tours du monde, la Tokyo Skytree, culminant à 634 mètres et le siège du gouvernement de la capitale.

 

Ce responsable aurait assuré à l'AFP qu'il n'y avait pas de risque de sécurité dans l'immédiat. Non conformes aux normes, ces pièces devront être changées dans les plus brefs délais, selon l'instruction donnée à KYB par le ministère des infrastructures, même si les autorités précisent, selon l'AFP, que les immeubles sont toutefois quand même "en mesure de supporter un tremblement de terre des plus puissants".

 

Ces absorbeurs permettent au bâtiment, lors de séisme, d'absorber les chocs en effectuant des mouvements de balancier, visibles à l'œil nu en cas de fort séisme, tout en amortissant les secousses (cf. vidéo d'images amateur ci-dessous témoignant de la violence du séisme qui a touché le vendredi 11 mars 2011 le nord-est du Japon, publié sur YouTube par l'AFP : les gratte-ciels du quartier d'affaire de Shinjuku à Tokyo, à environ 380 km de l'épicentre du séisme de magnitude 9 - qui provoqua également un tsunami et la catastrophe de Fukushima - tanguent sous l'effet du séisme).

 

 

En 2015, c'est l'entreprise Toyo Tires & Rubber, qui fabriquait des absorbeurs en caoutchouc utilisés dans les fondations, qui avait été mise en cause pour le maquillage des spécifications d'une partie de sa production. En 2006 rappelle l'AFP, une autre affaire de falsification de données antisismiques de résidences et d'hôtels dans le but de "casser les coûts de construction", avait également fait scandale.

 

Pour rappel, le Japon, situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, est coutumier des tremblements de terre, subissant environ 20% des secousses sismiques les plus fortes au monde. Ses ingénieurs et entreprises se veulent de ce fait, toujours plus à la pointe dans le domaine de la construction parasismique.

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