Selon un article du Monde daté de mardi, le promoteur immobilier Christian Pellerin ainsi que l’ex-Compagnie générale des eaux (CGE, devenue Vivendi Universal) seraient mis en cause dans une affaire d’infractions au code de l’urbanisme dans le quartier d’affaires de la Défense à Paris. Des accusations que Christian Pellerin conteste…

L’article «Les mètres carrés fantômes de la Défense», publié mardi dans le quotidien Le Monde alimente la polémique ! «Au terme de longues investigations, confiées par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine à la section de recherche de la gendarmerie de Versailles, d’importantes infractions au code de l’urbanisme ont été établies, qui mettent en cause le promoteur Christian Pellerin et assombrissent le bilan immobilier de l’ex-Compagnie générale des eaux (CGE, devenue Vivendi Universal)», dévoile le quotidien.

Comme le révèle Le Monde, l'ex-PDG de Vivendi Universal (VU), Jean-Marie Messier a été entendu le 20 janvier par les gendarmes de la section de recherches de Versailles. Avant lui, les gendarmes avaient placé en garde à vue et auditionné l'actuel PDG de Veolia Transports, Stéphane Richard, ancien directeur des affaires immobilières à Vivendi, ex-Compagnie générale des eaux (CGE), a-t-on indiqué de source judiciaire.
Enfin, le PDG de la CGE de 1976 à 1996, Guy Dejouany, 85 ans, a été entendu sous le même régime le 23 février, selon la même source.
Les gendarmes cherchent à déterminer comment des surfaces ont pu être construites en fraude à La Défense dans les années 1990 par la CGE, et grâce à quelles complicités cette fraude, qu'ils supposent organisée, a pu prendre une telle ampleur.
Une source proche du dossier évoque 40.000 à 50.000 m2 frauduleux détectés «pour l'instant». Dans Le Monde de mardi, un architecte connaissant le quartier évoque «au moins 100.000 m2 frauduleux».
Au coeur de cette enquête, Christian Pellerin, homme d'affaires et promoteur immobilier ayant largement contribué à la construction de La Défense, affirme lui-même avoir «construit au moins 700.000 m2 à la Défense avec le même procédé», qu'il justifie par la pression du marché après la crise immobilière du début des années 1990.
Selon Le Monde, les interrogatoires de MM. Messier, Richard et Dejouany «ont porté sur le degré de connaissance que tous trois avaient des procédés (les fraudes présumées, ndlr) utilisés par Christian Pellerin et ses équipes» de la CGE. Ce dernier n'a pas été entendu par les gendarmes pour l'instant, précise-t-on de source judiciaire.

Christian Pellerin se défend

Or, Christian Pellerin a contesté, lundi soir, par un communiqué de ses avocats, Patrick Maisonneuve et Dominique Richard, «l'existence de toute infraction au code de l'urbanisme» et «son implication dans une fraude organisée» concernant ce quartier d'affaires. Il «entend déposer plainte pour violation du secret professionnel et diffamation», ont annoncé ses avocats.
Selon le communiqué, «Christian Pellerin s'inscrit en faux contre l'existence de toute infraction au Code de l'urbanisme et son implication dans une fraude organisée qui aurait permis la réalisation illicite de ‘plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux’ à la Défense».
«Une même interprétation des règles de l'urbanisme, nécessitée et justifiée par l'évolution des techniques de construction, et la volonté de promouvoir une politique d'économie d'énergie dans le bâtiment a été appliquée, en toute connaissance de cause, par les administrations, aménageurs publics ou privés, architectes et promoteurs, à la Défense, en dehors de la Défense, dans les Hauts-de-Seine et en dehors des Hauts-de-Seine», ont ajouté les conseils de Christian Pellerin.



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