JUSTICE. Des familles de victimes de l'incendie de la tour Grenfell, qui s'est produit en juin 2017, à Londres, ont porté plainte contre trois industriels, dont un français. Détails.

Des familles de 69 victimes et 177 survivants de l'incendie de la tour Grenfell portent plainte contre trois industriels, dont un français, nous apprend le Guardian. Il s'agit de Saint-Gobain, via sa société Celotex (isolant utilisé sur la tour), d'Arconic (panneaux de façade en aluminium composite avec cœur de polyéthylène) et Whirlpool (réfrigérateur soupçonné d'avoir entamé l'incendie). Les poursuites pour "wrongful death" - un décès ayant été causée par une faute manifeste - pourraient déboucher sur des sanctions de l'ordre de centaine de milliers d'euros de dommages et intérêts. Les poursuites à proprement parler ont été lancées depuis Philadelphie, dans l'état américain de Pennsylvanie. Les deux industriels de la construction sont présents.

 

Un litige ouvert aux États-Unis

 

Les avocats des victimes ont précisé qu'ils avanceraient qu'Arconic "a vendu les matériaux de façade 'en sachant qu'ils étaient inflammables, et que cela pourrait propager l'incendie". Selon eux, les produits (isolant et panneaux) auraient dû être retirés du marché avant le sinistre. Le groupe Saint-Gobain, contacté par Batiactu, réagit d'abord en se disant "surpris" de voir un litige ouvert aux États-Unis alors que le sinistre a eu lieu au Royaume-Uni. "Les investigations officielles sur l'incendie continuent au Royaume-Uni", poursuit le groupe. "Cela comprend une enquête publique lancée par le Premier ministre britannique", qui aura pour objet de saisir les tenants et les aboutissants du sinistre, notamment "le design et la pose d'un système de bardage à plusieurs composantes, dont l'isolation fabriquée par Celotex n'était que l'un des éléments". "Celotex est un groupe basé au Royaume-Uni et le produit isolant utilisé sur Grenfell était produit et vendu au Royaume-Uni, non pas aux États-Unis", précise aussi la société.

 

Un porte-parole d'Arconic a également réagi auprès du Guardian, souhaitant ne faire aucun commentaire sur la dimension juridique, mais rappelant que l'entreprise participait à l'enquête publique et aux investigations avec les autorités.

 

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