Le marché français de l'immobilier de bureaux devrait rester stagnant en 2002 avec une forte baisse des loyers des bureaux de deuxième main, avant de redémarrer lentement en 2003.

C'est du moins le constat de l'analyse du cabinet Atis Real Auguste-Thouard présentée lundi 11 févier 2002 à la presse.

En Ile-de-France (75% du marché français des bureaux), les loyers en 2002 devraient continuer la chute amorcée fin 2001, perdant jusqu'à 40% par rapport à leur pic du 1er trimestre 2001 et retombant à leur niveau de 1992, estime le groupe, qui a élaboré un indice trimestriel des valeurs locatives.
Les loyers en Ile-de-France commenceraient lentement à remonter à partir de 2003, mais ne retrouveront leur niveau de long terme qu'en 2005.

Ces tendances moyennes cachent toutefois une grande dispersion selon les segments de marché. Ainsi, les baisses frappent essentiellement les bureaux de seconde main (deux tiers de l'offre), tandis que les prix du neuf restent stables. A titre d'exemple, dans le quartier central des affaires de Paris, la valeur locative moyenne a chuté de 19% pour s'établir à 500 euros par m2 et par an contre un peu plus de 600 euros 9 mois plus tôt.

Après la forte baisse de 2000-2001, les transactions en Ile-de-France devraient stagner en 2002 autour de 1,7-1,8 million de m2, avant de remonter lentement en 2003 pour atteindre 2 millions de m2 début 2004, puis retrouver leur régime de croisière de 2,3 millions de m2 annuels.

Côté investissements, 2001 aura été marqué par les ventes de grands institutionnels (France Télécom, EDF, Thalès notamment), opérations qui ont représenté un tiers des montants investis dans l'immobilier en France l'an dernier (4,1 milliards d'euros sur un total de 12,4 milliards). Les ventes des immeubles de France Télécom ont représenté 24% des ventes totales de 2001.
Quelque 420 grosses opérations d'investissement ont été réalisées en 2001, dont une trentaine ont dépassé les 100 millions d'euros.

Les investissements ont progressé encore plus vite en province, dont le poids dans les investissements globaux est passé de 11% à 18% du total.

Par ailleurs, la demande de locaux d'activité et entrepôts, indicateur de l'activité économique, a fléchi pour la première fois depuis 1998 chez Auguste-Thouard, avec un recul de 10%. Un chiffre qui masque une hausse des demandes de surfaces supérieures à 7.000 m2 (+37%), conséquence des mouvements d'externalisation de la logistique, mais une chute de 27% des demandes de surfaces plus petites. La plus grosse opération a été réalisée par Auchan sur un bâtiment de 115.000 m2 à Villabé (Essonne).

Enfin l'étude souligne que les locaux d'activité pour PME-PMI restent très recherchés en Ile-de-France.

actionclactionfp