Selon le bilan du marché immobilier en 2011 établi par les Notaires et publié ce jeudi, l'année 2011 aura été celle du record du nombre de transactions avec une hausse de +9% par rapport à 2010. Mais ils s'attendent à une chute pour 2012, compte tenu de l'alourdissement de la fiscalité des plus-values.

Dopé par la Province - avec 710.000 transactions à elle seule - le marché de l'immobilier ancien a établi un record en 2011 en s'établissant à 858.200 transactions, soit 9% de plus qu'en 2010. Record qui pulvérise le précédent de 2006 de 837.000. En Île de France en revanche, malgré un nombre élevé - 148.200 - les Notaires parlent d'un "net coup de frein en fin d'année", qui explique une baisse de 8% sur 2011.

 

Alors que 2011 est une année de crise, qu'est-ce qui explique ce record ? "Tout d'abord, l'effet 'plus-values', comme à Bordeaux, où les ventes se accumulées avant l'entrée en vigueur de la nouvelle imposition sur les plus-values immobilières le 1er février, précisent les Notaires. D'autres raisons peuvent être avancées telles que les taux d'intérêt qui restent bas et le PTZ+ dans l'ancien."

 

Mais de fait, ont-ils avancé durant leur conférence de presse, l'année 2012 devrait connaître une chute des transactions, évaluée entre 15 et 20%. Des éléments confirmés par les dernières données concernant le crédit immobilier, comme celles fournies par la Banque de France, qui enregistre de son côté une baisse de 41% en janvier et de 49% en février du montant des crédits à l'habitat accordés, par rapport aux mêmes périodes en 2011.

Prix : des hausses mais un ralentissement au dernier trimestre

Au niveau des prix, plusieurs marchés sont à distinguer. Les appartements anciens affichent +6,5%, France entière, mais "les prix semblent tirés par un certain nombre de grandes agglomérations dans lesquelles les prix augmentent fortement, avec des hausses de près de 9% comme à Lyon ou Bordeaux", précisent les Notaires. La tendance se serait néanmoins légèrement inversée en fin d'année, avec des prix commençant à baisser. Paris intra-muros conserve le record de hausse en 2011 avec +14,7% sur un an, les prix se "calment" au dernier trimestre avec une augmentation de 0,2%.

 

Pour les maisons anciennes, la hausse est plus marquée en Île de France avec +5,7% sur l'année, qu'en province, avec +1,3%. Là encore, on observe un léger repli au quatrième trimestre 2011 de -1,3%.

 

Qui achète en France ?
Les Notaires dressent le profil des acheteurs de logements anciens en 2011. Il en ressort que le nombre des moins de trente ans qui acquièrent un logement ne cesse de baisser depuis 2008 : en 2011, il s'établit à 16,6% contre 18,3% en 2010. À noter que cette population semble privilégier le Nord de la France. Les seniors de 60 ans et plus, du fait de la démographie et de la valeur refuge que représente pour eux la pierre, atteignent quant à eux 14,5%, soit + 2 points par rapport à l'année 2010. Les acquéreurs de nationalité étrangère - qui privilégient le sud notamment la région PACA et la Dordogne - sont 5,3% en 2011, "un chiffre stable depuis plusieurs années". Enfin, notez qu'un budget de 150.000€ représente un deux pièces à Nice ou un trois pièces à Caen, mais seulement un studio à Paris 18e ou à Issy-les-Moulineaux. Une maison achetée à ce prix contiendra cinq pièces à Brest ou au Mans, mais seulement deux pièces à Cergy...

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