SANCTION. L'Autorité des marchés financiers requiert une lourde amende contre la société Perial Asset Management. La décision de la Commission des sanctions n'est pas encore connue à cette heure.

Coup de massue pour l'expert en gestion de fonds immobiliers. La société Perial Asset Management a été épinglée par l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui a réclamé le 11 juin une sanction de 500.000 euros à son encontre. L'entreprise est notamment accusée de conflit d'intérêts "avéré" et d'informations "déséquilibrées et trompeuses", pour des faits remontant entre 2016 et 2019.

 

Cela concerne notamment une série de manquements liés à la valorisation des immeubles gérés par Perial, sa campagne de commercialisation, sa gestion des conflits d'intérêts et la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). Lauriane Bonnet, représentante du collège de l'AMF, a maintenu les onze griefs considérés comme caractérisés par la Commission des sanctions.

 

Pas de traçabilité des travaux

 

Des procédures de valorisation "lacunaires et peu opérationnelles", voilà ce qui est notamment reproché à Perial, dans la méthode d'évaluation des immeubles gérés par le groupe. La procédure "ne détaillait pas le rôle de l'évaluateur indépendant, ne mentionnait pas sa présence au comité de valorisation et ne prévoyait pas la traçabilité de ses travaux", a détaillé Lucien Millou, rapporteur général de la Commission des sanctions.

 

Sur les réseaux sociaux, des reproches sont faits à Perial, qui aurait manqué à son obligation d'apporter une information "claire et équilibrée" sur la commercialisation des produits financiers, notamment sur les investissements risqués que représentent les SCPI, dont le capital n'est pas garanti.

 

Une information "trompeuse"

 

"Quatre vidéos représentaient bien une information déséquilibrée et trompeuse", a déclaré Lauriane Bonnet. De son côté, le président de Perial, Eric Cosserat, a assuré que la société avait "toujours agi dans l'intérêt exclusif de (ses) clients" et n'avait en aucun cas "voulu les tromper".

 

Sur la gestion des conflits d'intérêts, l'Autorité des marchés financiers critique Perial pour l'existence de deux conventions de gestion entre le groupe et deux autres sociétés du groupe, dont les gérants "ont reçu de la part de Perial des commissions d'un montant de 463.835 euros et 905.983 euros", a affirmé Lucien Millou.

 

Le collège de l'AMF a retenu quatre griefs concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Celui-ci reproche à l'entreprise des "lacunes de procédure", l'absence de "contrôle" et de "collecte d'informations" sur les clients lors de l'entrée en relation d'affaires avec Perial. Ce à quoi le président de Perial a répondu que "les manquements passés ont été corrigés".

 

Un audit bientôt réalisé

 

 

Le groupe a garanti avoir renforcé son dispositif de commercialisation. Sa procédure de valorisation a été mise à jour et un audit par un cabinet externe sera aussi mené, selon la société. La Commission des sanctions rendra sa décision dans les prochaines semaines.

 

Depuis sa fondation en 1966, le groupe Perial est à la tête de "plus de 4 milliards d'actifs et plus de 500 immeubles", propriétés d'organismes de placement collectif immobilier et des sociétés civiles de placement immobilier. Il n'a jamais été condamné par la Commission des sanctions de l'AMF.

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