Dans une tribune au Monde, vingt-sept architectes, paysagistes, directeurs artistiques et hauts responsables de l'architecture et de l'urbanisme ont dénoncé «les inexactitudes et omissions de M. Pinault», après son renoncement à créer sa fondation sur l'île Seguin.

«François Pinault affirme aujourd'hui que le projet devait être fini en 2005, travaux de construction et installation du musée compris, écrivent-ils. Pourtant, l'engagement pris par la Ville (en novembre 2003), avec l'accord de son équipe, était de réaliser les accès de la fondation pour 2008!».

Les signataires de la tribune parue dans Le Monde de jeudi, parmi lesquels figure François Barré, ancien directeur de l'Architecture et du Patrimoine, font également valoir que l'opposition d'associations, qui a été levée, fait partie des règles démocratiques communes. Les arguments de M. Pinault, écrivent-il, «ne sont que des prétextes pour justifier l'abandon du projet au dernier moment, sans en donner toutes les raisons, et alors que de lourds investissements publics sont engagés. Peut-on sérieusement penser que, quand on paye, on peut avoir la ville que l'on veut et vite?». «Tout ça, M. Pinault le savait. Mais l'urbanisme n'est pas son souci premier. Peut-être aussi est-il mal conseillé. C'est pourquoi il a préféré confier l'annonce de son revirement aux tacticiens des plans médias, qui pensent qu'une bonne gestion de l'information peut dissimuler les vraies questions et les vraies raisons d'un si dommageable abandon».

L'homme d'affaires et collectionneur avait annoncé le 9 mai dans le même quotidien, qu'il se retirait de ce projet culturel de 150 millions d’euros qui devait voir le jour sur l'ancien site des usines Renault, mettant notamment en cause les lenteurs administratives. Dans la foulée, il annonçait que le Palazzo Grassi de Venise, qu'il venait d'acquérir, abriterait désormais sa collection d'art contemporain, dont il n'a jamais dévoilé le contenu, mais qui rassemblerait quelque 2.000 pièces.

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