Dans un souci de favoriser la mixité sociale et le renouvellement urbain, le gouvernement expérimente une variante du prêt à taux zéro dont la vocation serait d'aider des familles modestes à s'installer en centre-ville. Dans le même temps, le ministère du logement va tenter d'encourager les familles aisées à habiter dans des zones difficiles.

Concrètement, le gouvernement va accorder une prime de 10.700 euros (70.000 francs) en déduction du prix d'achat du logement, soit à ceux qui viendront s'installer en centre-ville, soit à ceux qui choisiront d'aller dans des ZUS (zones urbaines sensibles).
Dans les deux cas, les familles seront soumises à des contraintes de ressources. Dans un cas, il s'agira de sélectionner les plus modestes et dans l'autre les plus aisées parmi celles éligibles au prêt à taux zéro (PTZ).

L'objectif est également de construire dans des quartiers difficiles des immeubles de meilleure qualité qui permettront de changer peu à peu la physionomie des cités.
Ainsi, le gouvernement a signé un protocole d'accord avec les coopératives HLM pour qu'elles s'engagent à construire un millier de logements en centre-ville.

Afin de compenser le coût supplémentaire dû à l'achat d'un logement en centre-ville (où les prix sont nettement plus élevés qu'en périphérie), le gouvernement va accorder une prime de 10.700 euros qui viendra automatiquement en déduction du prix d'achat initial.

Pour profiter de cette prime, les familles doivent faire partie de la tranche inférieure de celles éligibles au prêt à taux zéro (PTZ), soit des revenus fiscaux ne dépassant pas 12.640 euros (environ 82.900 francs) pour une personne seule ou un couple, majorés de 152,45 euros (1.000 francs) par personne à charge.

Au secrétariat d'Etat au Logement, on souligne qu'il s'agit de proposer des logements dans les centres des agglomérations de plus de 50.000 habitants au minimum. L'idée n'est pas de construire un immeuble qui serait uniquement destiné à ces personnes à revenus modestes mais de leur proposer des logements dans divers nouveaux immeubles.

Les constructeurs choisis pour ce projet seront scrupuleusement suivis par les pouvoirs publics: il n'est, en effet, pas question que les prix proposés hors primes soit supérieurs à ceux du marché, indique-t-on au secrétariat d'Etat. La prime sera versée directement au constructeur, qui s'engagera à minorer le prix de vente de son montant.

Dans le cas inverse, il s'agit de favoriser des ménages éligibles dans la tranche supérieure du PTZ, c'est-à-dire ceux dont les revenus nets mensuels d'une famille avec deux enfants tournent autour de 3.800 euros (environ 25.000 frans), indique-t-on au secrétariat d'état.

Par ailleurs, le gouvernement va encourager les personnes aisées - ceux dont les revenus nets mensuels d'une famille avec deux enfants tournent autour de 3.800 euros (environ 25.000 francs)- à habiter dans des zones difficiles. Le ministère admet que la tâche risque d'être plus difficile mais précise que "l'idée n'est pas d'inciter des gens à aller dans des quartiers très sinistrés mais dans des zones qui sont en cours de redynamisation".

Ces deux projets doivent concerner 1.000 logements chacun et sont menés sous l'impulsion de Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au Logement.

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