EXPLICATIONS. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, vient d'annoncer ce 4 mars 2021 le lancement d'un nouveau type de prêts garantis pour soutenir l'investissement des PME et des ETI.

Après le soutien aux entreprises durant la crise, se concrétise l'engagement de l'État pour la relance de l'Économie dans l'après-covid. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, vient d'annoncer ce 4 mars 2021 le lancement d'un nouveau type de prêts garantis par l'État pour soutenir l'investissement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Ces nouveaux dispositifs de soutien seront accessibles dès avril 2021 aux PME ayant réalisé plus de deux millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, et à toutes les ETI. Le montant de ces prêts, garantis jusqu'à 30% par l'État, pourra atteindre jusqu'à 12,5% du chiffre d'affaires 2019 pour une PME et 8,5% pour une ETI. Ces produits seront accessibles jusqu'à la fin juin 2022.

 

Des prêts distribués par le réseau bancaire

 

Deux formes ont été prévues, au choix de l'entrepreneur demandant cette aide : ou bien un prêt participatif, ou bien des obligations. Les prêts seront distribués par le réseau bancaire à partir d'avril, a précisé Bruno Le Maire, avec un différé d'amortissement de quatre ans et une maturité de huit ans. Durée nécessaire, selon le ministre, pour offrir aux entreprises concernées assez de visibilité pour pouvoir investir. Les obligations subordonnées seront proposées par des sociétés de gestion et seront à rembourser en une seule fois au bout de huit ans. Il est à noter que ce nouveau dispositif sera compatible avec les prêts garantis par l'État (PGE), lancés en 2020.

 

 

La tarification de ces prêts doit rester "avantageuse", assure le ministre de l'Économie, et sera fixée par les banques et les sociétés de gestion. Il a donné une fourchette indicative du taux : entre 4 et 5,5% pour des prêts sur huit ans. "Cela pourra être légèrement plus élevé pour une ETI car la garantie de l'État est alors plus chère", a précisé le locataire de Bercy. En tout, les pouvoirs publics comptent injecter 20 milliards d'euros dans l'économie française via ce dispositif, en couvrant donc jusqu'à 6 milliards de pertes - sans pour autant entrer au capital des entreprises.

 

La CPME appelle à la "vigilance" quant à la distribution par les banques

 

La confédération des PME (CPME) s'est félicitée de ces annonces dans un communiqué de presse de ce jour. "Il était important de permettre aux entreprises qui le souhaitent de pouvoir continuer à investir et ainsi faire évoluer leurs modèles en préparant dès à présent l'après-Covid", peut-on notamment y lire. "Il conviendra cependant d'être vigilants sur la fluidité de sa distribution par les banques. Le caractère subordonné de ces prêts et leur qualité de quasi-fonds propres devront également être reconnus par tous." La CPME espère ainsi que ces prêts pourront déclencher un effet-levier : "Un euro de prêt participatif devrait, à nos yeux, permettre l'obtention d'au moins un euro de prêt bancaire classique."

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