ENTRETIEN. Le groupe de BTP GCC a bouclé le 29 mars 2023 son 4e LBO, permettant à une centaine de cadres supplémentaires d'intégrer le capital de l'entreprise et de repenser l'organisation afin de préparer l'avenir. Avec à sa tête François Teste du Bailler, succédant à Jacques Marcel comme président du directoire, qui souhaite mettre plus que jamais l'ADN entrepreneurial du groupe au service du développement durable.
Son indépendance, GCC (pour Génie Civil Construction) l'a prise au tournant des années 2000, sous l'impulsion de Claude Gaillard. Les activités dans l'électricité qui constituaient feue Entreprise industrielle sont alors rachetées par des groupes énergétiques. Reste les activités de construction, autour desquelles quelques "irréductibles bétonneux" comme les qualifie François Teste du Bailler, sous l'impulsion de Claude Gaillard, ont souhaité bâtir leur propre chemin. Un premier LBO - opération de rachat avec effet de levier - est lancé, et "une vingtaine de personnes entrent au capital d'une entreprise réalisant 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000", explique celui qui est devenu, le 29 mars 2023 à la faveur du 4e LBO, le nouveau président du directoire du groupe.
En un peu plus de deux décennies, le groupe s'est développé autour de trois métiers : la construction, l'énergie, et la promotion immobilière depuis le rachat d'Edelis en 2017. En 2022, GCC a réalisé un chiffre d'affaires de 1,150Md d'euros, compte sur 2.700 salariés, s'appuie sur un modèle décentralisé "quasiment maximal" de 50 entités et une culture entrepreneuriale forte.
Ce 4e LBO et la nouvelle organisation, pilotée par François Teste du Bailler, doit permettre au groupe de se projeter dans la décennie en cours, d'accompagner sa transformation, et faire en sorte qu'il "crée plus de valeur en 2030". Avec une ligne directrice en tête, comme l'a expliqué le nouveau président du directoire : se mettre au service du développement durable, tout en conservant les fondamentaux . C'est quelques jours seulement après sa prise de fonction que Batiactu a rencontré François Teste du Bailler, au siège de GCC.
Batiactu. Quelles sont les principales caractéristiques de ce 4e LBO ?
François Teste du Bailler. Le 3e LBO datait de 2015 avec une société des cadres comptant une cinquantaine de personnes. Depuis, le groupe s'est développé pour s'appuyer sur un socle de trois métiers, grâce au rachat d'Edelis en 2017. Ce LBO arrivait à maturité, certains cadres souhaitaient se désengager et transmettre. Sans compter les défis qui nous attendent, le moment était venu de répéter l'histoire, sur un modèle équivalent mais avec la volonté d'associer davantage de cadres à la performance et à l'indépendance de l'entreprise. Ainsi, à l'issue de cette opération, la société des cadres s'est considérablement élargie, rajeunie et féminisée, passant d'une cinquantaine à 150 personnes. Rendez-vous compte : tous ont choisi de prendre des risques pour leur entreprise. Et nous accueillons même un maître compagnon parmi les actionnaires, un homme qui le mérite, au-delà du symbole. Ce 4e LBO est ainsi un formidable exemple de transmission où tout le monde, nos investisseurs historiques - BNP Paribas, BPI France, Esfin Gestion et BTP Capital Investissement, NDLR - qui nous restent fidèles, nos prêteurs, et les actionnaires sortants, a œuvré à un objectif commun : la pérennité de l'entreprise et de son indépendance.
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A 58 ans, François Teste du Bailler succède donc à Jacques Marcel à la présidence du directoire de GCC, groupe qu'il a rejoint en 2018. Il y avait d'abord dirigé le pôle Construction, avant d'être nommée directeur général délégué à partir de novembre 2021.