L'architecte Françoise-Hélène Jourda, consacre sa vie à la promotion et à la réalisation de projets responsables et conscients de l'environnement. Aujourd'hui, elle poursuit son combat pour aller toujours plus loin dans une architecture propre et de qualité. Portrait d'une militante du développement durable.

Françoise-Hélène Jourda l'avoue : aujourd'hui, c'est une femme heureuse. Les sujets pour lesquels elle se bat depuis plus de 20 ans commencent à avoir un réel impact sur les comportements et les choix de projets dans les villes. «Le développement durable est désormais exploité et reconnu par tous !», se réjouit-elle lors d'une conférence donnée la semaine dernière dans le cadre d'un cycle de cartes blanches au féminin organisées par Archinov en partenariat avec le CSTB.
Depuis le début de sa carrière, la jeune femme d'origine autrichienne oriente ses chantiers vers l'environnement et la préservation des ressources. Parmi ses travaux les plus significatifs, on trouve le centre de formation du ministère de l'Intérieur à Herne Sodingen en Allemagne. Un élément central du pavillon allemand lors de la biennale de Venise de 1996. Au cœur de ce projet, une serre qui abrite une série de bâtiments publics et privés, élaborés en bois, naturellement réchauffés en hiver par l'effet de serre.

 

Amoureuse du bois
Françoise-Hélène Jourda aime tester, expérimenter afin des trouver les solutions les plus durables possibles. Dans ses constructions, on peut observer une constante : l'utilisation du bois. «J'ai un amour immodéré pour ce matériau. Le monde du bois est extraordinaire. Il sent bon, il est doux au toucher et surtout il est magique en termes de développement durable», s'enthousiasme l'architecte. Pour preuve, la halle de marché de la place du 8 mai 1945 à Lyon, le musée botanique de Bordeaux, les 87 logements sociaux à Rouen-Chatelet sont autant de témoignages de son attachement pour le bois.

 

Militante
Véritable poil à gratter et militante du développement durable, Françoise-Hélène Jourda ne compte pas s'arrêter là : «Il y a encore un effort énorme à faire en France pour réaliser des bâtiments plus vertueux, mais on est sur la bonne voie». Elle n'hésite pas d'ailleurs à déclarer que «l'obtention de la certification HQE est relativement simple aujourd'hui et qu'il faut aller encore plus loin» afin d'encourager ceux «qui font mieux». C'est donc à travers ses différentes activités : architecte, enseignante, conseiller… que Françoise-Hélène Jourda espère bien continuer à délivrer son message en faveur du développement durable et «du bien-être des gens».

 

Pour découvrir certains projets de Françoise-Hélène Jourda, cliquez sur suivant.

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Manifeste

Herne de loin jourda
Herne de loin jourda © FHJ
Centre de formation - Herne-Dodingen (Allemagne, 1993)

 

Cette serre de 13.000 m2 recrée naturellement un micro-climat dont la courbe annuelle des températures est similaire à celle de Nice. Pourtant, ce bâtiment est le Centre de Formation du Ministère de l'Intérieur allemand (Herne-Sodingen). Au départ, il était maquette : l'élément central du pavillon germanique de la Biennale de Venise de 1996. Elle accompagna ensuite le gouvernement allemand au sommet de Kyoto, en témoignage des démarches de ce pays pour contribuer à la sauvegarde de la planète. Au final, il est un bâtiment manifeste de l'architecture durable, une "utopie réalisée".

Abri

Panneau herne
Panneau herne © FHJ
Une station météo permet l'adaptation de l'ouverture des panneaux vitrés de la serre selon le climat.

Enveloppe

Interieur herne
Interieur herne © FHJ
A l'intérieur, une série de bâtiments privés et publics, correspondant chacun à leur usage, construits en bois. Des terrasses sont aménagées le long du bassin de l'avenue centrale, investies par les plantes.

Halle de Lyon

Halle du 8 mai lyon jourda
Halle du 8 mai lyon jourda © FHJ
Halle de marché de la place du 8 mai 1945 - LYON (1998)

 

Le bois est un matériau essentiel pour Françoise-Hélène Jourda. Outre ses propriétés naturelles, il est, dans une démarche environnementale, performant en terme de réduction de gaz à effet de serre et notamment possède la plus faible "énergie grise". Cette halle est constituée de troncs d'arbres écorcés provenant des Alpes. Une verrière a été installée et les eaux pluviales peuvent être récupérées. Convivialité, esthétisme et écologie : cette halle, a obtenu le Trophée d'aménagement urbain en 2003.

Grammer

Grammer 1 jourda
Grammer 1 jourda © FHJ
Grammer Office - Ebermannsdorf (Allemagne, 2002)

 

Ce bâtiment industriel est constitué de deux éléments : une halle d'assemblage, de stokage et d'expédition, et des bureaux de la société. Chaque corps de bâtiment est composé de deux grands murs plissés noirs, entre lesquels viennent s'insérer la halle de fabrication d'un côté, et les bureaux de l'autre, reliés par une passerelle.

Enceinte

Murs noirs grammer
Murs noirs grammer © FHJ
"L'apparente brutalité de l'architecture répond ici, à la manière du Land art, au site forestier environnant", explique le cabinet d'architecture. Détail des murs plissés.

Intérieur

Herne interieur
Herne interieur © FHJ
Pour l'intérieur, l'idée de Françoise-Hélène Jourda est que "l'usine proprement dite est conçue comme un volume libre, permettant de s'adapter aux contraintes géométriques de la chaîne de production". Le bâtiment des bureaux est quant à lui "composé de mezzanines convergeant vers le hall principal, espace d'accueil et d'exposition". Ici, une vue de l'intérieur de la passerelle reliant les deux corps de bâtiment.

Botanique

Jardin bitanique bordeau
Jardin bitanique bordeau © FHJ
Le Musée et le Jardin botanique de Bordeaux - 2007

 

La ville de Bordeaux a tenu à mettre en oeuvre une politique de développement durable exemplaire et a fait appel à Françoise-Hélène Jourda pour son musée et son jardin botanique, livré récemment. Le Musée "a été conçu pour aborder les différents sujets du développement durable : la flexibilité, les ressources en eau, air et énergie" a expliqué l'architecte à l'AFP.

Musée

Musee bordeaux
Musee bordeaux © FHJ
Récupération des eaux pluviales, 650 m2 de cellules photovoltaïques, incrustées dans les panneaux de verre du toit (qui adaptent leur ouverture au climat) transformant l'énergie solaire en électricité, ni chauffage, ni climatisation... Jusqu'au changement d'ampoules à la manivelle ! Le bâtiment concilie objectif de développement durable et optimisation de son usage.

Jardin

Jardin bordeaux
Jardin bordeaux © FHJ
On retrouve les troncs d'arbres chers à Françoise-Hélène Jourda. L'arrosage est assuré par 275m3 d'eau de pluie, stockés dans des citernes enterrées.

Energie zéro

Energie zéro 2
Energie zéro 2 © FHJ
"éNergie zérO" - Saint-Denis (en cours)

 

Ce bâtiment fait partie des derniers projets de Françoise-Hélène Jourda. Cet immeuble de bureau de 4500 m2 devrait être le premier à énergie passive, c'est à dire qui ne consomme pas plus d'énergie que ce dont il a besoin, construit dans l'hexagone.

Concepts

Energie zéro
Energie zéro © FHJ
Pour atteindre l'énergie zéro, le cabinet Jourda a travaillé sur la compacité des volumes, l'isolation extérieure et l'énergie solaire. On vous l'avez dit : pour Françoise-Hélène Jourda, le développement durable est un "engagement personnel", auquel elle consacre sa vie !