TOP 100. La R&D française excelle dans certains domaines, plaçant le pays au 3e rang mondial de l'innovation, derrière le Japon et les Etats-Unis. Une position qu'elle doit principalement à deux acteurs industriels très différents, l'organisme de recherches public CEA et le groupe de matériaux Saint-Gobain, selon l'agence scientifique américaine Clarivate Analytics.

Le classement Top 100 Global Innovators 2017 de Clarivate Analytics révèle des surprises. S'il nous apprend que, parmi les 100 entités qui innovent le plus dans le monde, la majorité se trouve au Japon (39) et aux Etats-Unis (36), la France arrive tout de même troisième de ce palmarès grâce à 7 acteurs économiques d'envergure. Le pays arrive donc en tête du continent européen, (largement) devant l'Allemagne (4), la Suisse (3) et les Pays-Bas (2). On notera que le Royaume-Uni ne figure même pas dans ce top, pourtant réalisé par une agence américaine, alors que l'Irlande, la Suède et la Finlande arrivent à y placer une entreprise chacune.

 

Electronique de pointe et matériaux du futur

 

Mais quels sont ces groupes ou instituts français qui parviennent à hisser le pays sur le podium ? Outre Arkema (chimiste) et Safran (aéronautique-défense), deux grands acteurs de la R&D ont été sélectionnés pour la septième année consécutive dans ce classement : le Commissariat à l'Energie Atomique, impliqué dans une multitude de domaines différents, et Saint-Gobain, le géant des matériaux de construction. Clarivate Analytics note même que deux autres instituts français, qui étaient présents depuis plusieurs années dans le top, auraient pu encore améliorer le classement français : le CNRS et IFP Energies Nouvelles. "Ces organisations ont toutes deux vu une baisse de leurs succès et de leur mesure d'impact", note l'agence scientifique.

 

 

Si le document ne s'étend pas outre mesure sur les capacités de recherche et développement de Saint-Gobain sur les matériaux de construction, il fait en revanche un focus sur le CEA, dont la puissance n'a cessé de croître entre 2006 (50 publications d'intérêt international selon Clarivate) et 2017 (60). L'organisme public domine très largement son concurrent allemand, le Fraunhofer, dont la visibilité a été assurée par une trentaine de publications seulement. Les disciplines dans lesquelles le CEA excelle sont nombreuses : physique appliquée, ingénierie électrique et électronique, sciences des matériaux, physique de la matière condensée, chimie, nanosciences… Des champs de recherches qui permettent à l'organisme de développer des technologies électroniques de pointe (organique, semi-conducteurs, polymères) et des solutions liées au stockage de l'énergie. Autant d'applications qui trouveront leur place dans les infrastructures et bâtiments de demain.

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