L’artisanat est un secteur valorisant et créateur d’emplois, mais regroupe des métiers considérés difficiles. C’est ce qui ressort d’une étude sur la vision de l’artisanat par les Français, présentée par Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat (FNPCA). Détail de l’enquête et commentaires.

«On observe un attrait grandissant des jeunes vis-à-vis de nos métiers», se réjouit Jean Lardin, président de la FNPCA et par ailleurs président de la Capeb.. Depuis 1999, le FNPCA sonde les Français sur le regard qu’ils portent sur l’artisanat. Les résultats du 5e baromètre, réalisé en juillet dernier par l’Ifop, ont été présentés mercredi par Jean Lardin. On observe notamment l’évolution continue d’une image positive de l’artisanat, la reconnaissance de son poids économique et de son rôle sur l’emploi et la formation des jeunes.

Le baromètre réalisé par l’Ifop a pris en considération des panels représentatifs de trois catégories de population : le grand public, les jeunes de 15 à 24 ans et les artisans. Première constatation, les Français ont une opinion positive des artisans (95%). Le grand public trouve qu’être artisan est valorisant à 92%, alors que les jeunes ne sont que 85%. On constate par ailleurs que si 81% des personnes interrogées dans le panel «grand public» conseilleraient volontiers à leurs enfants ou à un proche de devenir artisan, les artisans, eux, ne sont que 66% à répondre favorablement à cette question.

Créer son entreprise
«L’artisanat est considéré comme une chance pour les jeunes mais reste un secteur qu’ils délaissent» explique Frédéric Albert, de l’Ifop, notamment à cause de la faible perspective de carrières dont il est crédité. Les Français estiment cependant à 78% que l’artisanat est un secteur créateur d’emploi. Ses atouts principaux sont qu’il représente «une chance pour un jeune qui veut entreprendre» (selon 92% des Français et 87% des jeunes), qu’un jeune formé à un métier de l’artisanat «obtient facilement un emploi» (80% et 77%), et que ces métiers «permettent aux artisans de préserver leur liberté et leur qualité de vie» (76%). Ainsi, les jeunes motivés par un métier dans l’artisanat (un sur deux des jeunes interrogés) évoquent la possibilité de créer leur propre entreprise (35%) et le fait d’être indépendant (18%) au rang des principales motivations de ce choix. Ce secteur n’en demeure pas moins difficile et porteur de contraintes pour 30% des jeunes, et seuls 58% des Français considèrent que le secteur est adapté aux contraintes économiques actuelles.

Frédéric Albert note que le secteur souffre d’idées reçues, telles que la faible rémunération de ses métiers, les conditions de travail moins attractives que dans d’autres secteurs ou encore les «complexes d’infériorité» des artisans eux-mêmes. «Nous allons tenir compte de ces résultats pour repositionner notre stratégie», affirme Jean Lardin, qui projette de «communiquer en premier lieu vers les jeunes, car ils sont une cible inépuisable. Et l’artisanat à besoin d’au moins 300.000 nouveaux chefs d’ici 10 ans.»

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