ENTRETIEN. Le président de l'antenne des Hautes-Alpes de la Fédération française du Bâtiment, Nicolas Chabrand, a accordé une interview à Batiactu pour parler des enjeux d'emploi, de déchets du BTP et de transition écologique. Dans cette zone rurale et montagneuse de France, les défis sont nombreux pour le Bâtiment.


En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'antenne locale de la Fédération française du Bâtiment (FFB), la Fédération du BTP 05, tente de faire bouger les lignes. Le bureau représentant les professionnels des Hautes-Alpes s'active à répondre aux enjeux actuels et futurs du secteur, confrontés à des crises multiples. L'antenne locale compte 400 entreprises adhérentes, soit 2.800 salariés. Le Bâtiment est le deuxième secteur d'activité du département, devant le tourisme et derrière l'agriculture, avec un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros (18% du PIB des Hautes-Alpes), selon BTP 05. Le président du groupement, Nicolas Chabrand, réélu pour un second mandat en novembre 2023, fait le point sur les objectifs de la fédération et sur les enjeux de son territoire.

Batiactu : Quels sont les grands chantiers de votre second mandat ?

Nicolas Chabrand : Je souhaite poursuivre l'action de mon premier mandat, celui d'influer sur le marché et d'accompagner les élus bâtisseurs. Être aux côtés des maires génère une émulation dans le marché, et leur donne envie de faire. Il est parfois difficile pour les édiles de comprendre tous les changements de réglementations. Notre fédération s'attache à décrypter les nouvelles lois aux maires. Elle peut se permettre de le faire car nous sommes un petit département, le troisième le moins peuplé de France. Nous comptons en effet 140.000 habitants, ce qui signifie que les gens se connaissent plus facilement que dans les grandes métropoles.

 

Une autre de nos priorités est la gestion des déchets de chantiers du BTP. Nous avons engagé cette démarche en avril 2023, et proposons notamment de pouvoir déposer des déblais de terrassement. Le département connaît bien les problèmes de dépôts sauvages. Notre fédération souhaite préserver l'environnement, et a mené une étude de faisabilité sur la capacité d'accueil et de traitement des déchets. Dans le nord du département, en zone montagneuse, nous ne savons plus où trier et recycler les déblais. La filière Rep est très compliquée à mettre en place, et nous tentons de nous organiser avec l'antenne locale de l'Association des maires de France (AMF). Nous essayons de l'adapter au mieux au contexte rural et montagneux dans lequel nous sommes, et faisons remonter les informations et nos besoins au préfet, afin que ce dernier puisse trouver des solutions adaptées à la spécificité du département. Certains, en région Paca, disent qu'il faut installer un point de collecte tous les dix kilomètres mais cela serait très difficile à mettre en œuvre ici. Cela nécessiterait, en clair, d'en installer à chaque station. Or, nous sommes contraints par notre géographie d'abord, mais aussi par les lois. Nous devons respecter la loi Climat et résilience, la loi Montagne, la loi Littoral avec le lac de Serre-Ponçon, et les zones humides et Natura 2000.

 

Parmi nos objectifs, nous cherchons aussi à maintenir et à développer l'activité du secteur, afin que les entreprises aient du travail et des perspectives. C'est grâce à celles-ci que les chefs d'entreprises pourront embaucher et transmettre leurs savoirs. Notre fédération s'attache à relayer les appels d'offres infructueux, pour éviter que les autres entreprises impliquées dans les projets soient impactées, et pour donner du travail
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