RAPPORT. Lors du salon Batimat, le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, s'est vu remettre par Robin Rivaton un travail sur les apports du numérique dans la construction. Il a insisté sur l'importance de développer une filière française forte de construction industrialisée.

"Le premier pays qui fera le virage de l'innovation dans le Bâtiment sera celui qui gagnera des parts de marché à l'international." C'est par ces mots que le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a justifié l'importance pour la France de dynamiser de nouvelles méthodes de construction, à commencer par le hors-site, autre nom de la pré-industrialisation. Un sujet porté par le rapport de Robin Rivaton, fondateur de l'association Real estech, remis ce 4 novembre 2019 au ministre lors du salon Batimat. Il contient quatorze propositions, centrées sur la phase de construction d'un bâtiment. Perfectionner cette étape permettrait en effet de construire davantage, plus vite, moins cher, avec moins de nuisances sur chantier. "Au final, c'est une technique qui améliore le confort des Français, qui met l'usage au centre de tout", selon Julien Denormandie.

 

Réindustrialiser la France par le BTP

 

"Il s'agit de réindustrialiser la France par la construction", a résumé Robin Rivaton, qui avait été missionné en mars 2019 pour conduire ce travail qui sera rendu public dans les semaines à venir. "J'ai la conviction que le secteur de la construction n'est pas figé, n'est pas qu'artisanal, et qu'il peut gagner en productivité."

 

 

L'auteur du rapport ne prétend par pour autant que la pré-industrialisation constituerait une solution magique. "Ce procédé a aujourd'hui une part de marché très faible, et il ne deviendra pas majoritaire demain, ne remplacera pas le modèle de construction classique." Mais le risque existe visiblement de voir, dans un avenir relativement proche, des géants étrangers du numérique commercialiser en France des modules de construction pré-industrialisés hors du territoire. "Si l'on rétablit une telle filière en France, cela peut réanimer des bassins d'emplois, innerver un tissu économique local", assure-t-il. Et éviter de voir les acteurs tricolores dépassés par des acteurs de type Gafa.

 

Le secteur de la construction constitue, pour Julien Denormandie, l'un de ceux disposant du plus grand nombre d'emplois. "C'est aussi un secteur qui est face au défi d'améliorer l'innovation dans les process et les méthodes industrielles."

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