L'Etat n'a tiré que 395 millions d'euros des cessions immobilières réalisées en 2008, alors qu'il prévoyait d'en gagner 600 millions d'euros, selon les propos du ministre du Budget Eric Woerth rapportés dans La Tribune. Le ministre met en cause la crise immobilière et les nouvelles règles en matière de cessions.

Après le niveau record de 808 millions d'euros en 2007, l'Etat a eu du mal à s'approcher de son objectif de cessions de biens immobiliers en 2008. Selon le ministre du Budget Eric Woerth dans un entretien publié mardi par La Tribune, la France a vendu l'an dernier pour 395 millions d'euros de biens immobiliers, alors que son objectif était de 600 millions.

 

Le ministre explique ce faible résultat par le ralentissement du marché et la mise en œuvre du droit de priorité des collectivités locales, «qui peut amputer la valeur des biens cédés jusqu'à 35%». Certaines opérations auraient également été reportées. «On ne va pas se précipiter. Il est hors de question de brader quoi ce que soit», a estimé Eric Woerth, qui a indiqué que le patrimoine de l'Etat, hors prisons, était valorisé à 49,3 milliards d'euros.

 

Un patrimoine mal géré ?
Le ministre a également répondu aux critiques formulées par la Cour des comptes sur la gestion de ce patrimoine, régulièrement mise en cause. L'an dernier, la Cour des comptes avait déploré dans son rapport annuel la mauvaise connaissance et les sous-évaluations du patrimoine de l'Etat. La Cour des comptes exprimait alors «combien le bon exercice de la fonction immobilière requiert une maîtrise d'expertise à la fois technique, juridique et financière dont la conjonction est encore trop rare et surtout mal valorisée». Cette année, c'est l'absence de règles régissant les cessions qui a étonné cette juridiction administrative, qui s'étonne notamment que certaines opérations transitent par des paradis fiscaux. «Les procédures qui existent actuellement sont insuffisantes, l'Etat met toutes les garanties de son coté», a assuré le ministre.

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