Quatre consortiums ont répondu à l'appel d'offres pour l'installation de parcs éoliens au large des côtes françaises (Atlantique et Manche) : dix dossiers ont été déposés en tout, pour les 5 sites choisis d'implantation, soit deux candidats en concurrence par site. Les 500 ou 600 éoliennes géantes, de 200 mètres de haut, devraient sortir de mer en 2015 et fournir 3 GW d'électricité.

Dix dossiers de candidatures ont été déposés en réponse à l'appel d'offres lancé par la France en vue de se doter de cinq parcs éoliens marins, sur la façade Atlantique et en Manche. Tous ces dossiers émanent de quatre consortiums menés par les fournisseurs d'énergie EDF (avec Alstom et le danois Dong Energy), GDF-Suez (avec Vinci et Areva ou Siemens suivant les projets) et l'espagnol Iberdrola (lui aussi avec Areva). Plus en détail, EDF-Alstom s'est porté candidat dans quatre zones (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-Mer et Fécamp), GDF-Suez-Areva dans trois zones (Dieppe-Le Tréport, Fécamp et Courseulles), GDF-Suez associé à Siemens dans une zone (Saint-Brieuc) et Iberdrola-Areva dans deux zones (Saint-Nazaire et Saint-Brieuc). Les zones des littoraux de Normandie, de Bretagne et de Loire-Atlantique avaient été sélectionnées par le gouvernement en 2011. Ces candidatures vont maintenant être instruites par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui rendra ses conclusions aux ministres pour une décision en avril 2012. Après une étape de levée des risques et confirmation des lauréats pour l'automne 2013, une montée en puissance progressive aboutira à la mise en service industrielle des installations de 2015 à 2018, souligne le ministère.

 

L'ensemble des appels d'offres prévoit l'installation de 500 à 600 éoliennes offshore pour une puissance de 3.000 MW d'énergie produite, soit l'équivalent de près de 2 % de la consommation française. Les investissements consentis devraient avoisiner les 10 milliards d'euros et pourraient conduire à la création de 10.000 emplois. D'ici à 2020, le nombre d'éoliennes en mer devrait même doubler, pour arriver à 1.200 et fournir 6 GW d'électricité (la puissance de 6 réacteurs nucléaires). Le vent contribuera ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la tenue des engagements de la France en termes d'énergies renouvelables. A la fin de la décennie, 23 % de la production nationale devra provenir de sources vertes (photovoltaïque, éolien et géothermie). Malgré ce programme ambitieux, la France reste encore à la traîne de ses partenaires européens : l'Allemagne disposait déjà, en 2010, d'une puissance éolienne installée de 27,2 GW et le Royaume-Uni vise la production de plus de 15 GW en offshore d'ici à 2020.

 

Soupçons de favoritisme
Face aux soupçons de favoritisme émis par la fédération allemande des machines-outils (VDMA) dans l'attribution des marchés à des groupes français, le gouvernement a tenu à rassurer les participants étrangers aux appels d'offres. Un porte-parole du ministère de l'Energie a ainsi déclaré à l'AFP : « Il n'y aura aucun favoritisme dans cette procédure (…) qui est ouverte, transparente, et non discriminatoire. L'ensemble des offres sera examiné dans le strict respect des règles européennes en vigueur ».

 

Selon le Financial Times Deutschland, le groupe Siemens serait par exemple handicapé par sa volonté de ne pas construire d'usine de production d'éoliennes en France. Le groupe Nordex, fabricant d'éoliennes, aurait renoncé à participer à l'appel d'offres pour les mêmes raisons.

 

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