Réunis à Paris l'occasion de leur assemblée générale, les responsables des 317 sociétés anonymes HLM ont affiché leur volonté d'enrayer la chute des mises en chantier.

Avec 24.000 logements locatifs réalisés, 2.500 accessions à la propriété et 500 maisons individuelles réalisées en 2000, les sociétés anonymes HLM ont une nouvelle fois connu un recul des mises en chantier (-9%). Même les réhabilitations, qui progressaient depuis 1996, ont elles aussi connu une chute (-12%). Inutile de dire que la présence de Marie Noëlle Lienemann, la nouvelle secrétaire d'Etat au logement, était attendue. En effet, depuis son arrivée au gouvernement, Mme Lienemann a multiplié les déclarations en faveur de logements sociaux. Cette rencontre avec les responsables de la branche privée du mouvement HLM a donc été l'occasion pour la secrétaire d'Etat de faire une nouvelle fois le point sur sa politique.

200 millions de francs supplémentaires

Ainsi, Mme Lienemann qui s'est présentée comme une actrice convaincue du logement social a tenu un discours volontariste. A l'aise au sein de ces " militants du logement social " qu'elle connaît déjà bien, la secrétaire d'Etat a répété que "son objectif affiché est de construire des logements sociaux sur tout le territoire et de favoriser ainsi le droit au logement pour tous". En terme de construction, cela doit se traduire par un désir "d'inverser la courbe dès 2001 et d'amorcer une remontée en 2002". En demandant aux responsables des SA HLM "d'être des acteurs actifs", elle a annoncé l'ouverture de 200 millions de francs de crédit supplémentaire pour permettre des travaux d'aménagement dans les parties communes. Néanmoins, elle a tenu a déplorer que trop peu de logements soient conçus pour les familles nombreuses favorisant ainsi "la ségrégation sociale, voire raciale". Enfin, le thème de la sécurité n'a pas été oublié dans ses déclarations. Afin de lutter contre les ghettos et l'insécurité qui règnent dans les grands ensembles, la ministre veut développer la mixité sociale, "le nouvel HLM doit être un lieu pour tout le monde" insiste-t-elle .

Vers une plus grande décentralisation

De son côté, Jean Berké, président de la Fédération des HLM affiche sa satisfaction face aux nouvelles mesures du gouvernement avec "le sentiment d'être à nouveau compris". En insistant sur la nécessité d'une plus grande décentralisation - qui représente une "chance historique de construire de nouvelles règles" -, Jean Berké a souhaité que les articulations entre l'Etat et les collectivités territoriales soient davantage précisées. Parmi les autres préoccupations de la fédération, Jean Berké a tenu insisté sur trois sujets d'actualité : les quartiers, la territorialisation et la modernisation des sociétés d'HLM
Cette assemblée générale s'est conclue par un débat autour de la décentralisation des politiques de l'habitat et des problèmes rencontrés sur le terrain par les élus locaux. Suite à la nouvelle loi de solidarité et renouvellement urbain (SRU), une question se pose : "Faut-il faire preuve de courage politique pour imposer la mixité sociale ?" Non, répond André Santini, député-maire UDF d'Issy les Moulineaux en faisant remarquer qu'il a obtenu de bons suffrages aux dernières élections dans les quartiers rénovés où ont été construits de nombreux HLM. Reste que lorsque l'on construit de nouveaux logements sociaux "à priori, les voisins ne s'ont pas d'accord" souligne Michel Delebarre maire PS de Dunkerque et président de l'Union des HLM. Et Gilles de Robien d'insister sur le fait que "les communes qui accueillent ne doivent pas subir seules les coûts" car il est souvent " moins cher de payer les pénalités SRU que de créer de nouveaux logements sociaux ". A suivre.

actionclactionfp