TRIBUNE. Dans une tribune parue le 4 janvier 2020 dans Le Monde, l'expert immobilier Lars Flåøyen, en charge de la recherche immobilière en Europe pour l'assureur écossais Aberdeen Standard Investments, démontre en quoi l'encadrement des loyers pourrait être vecteur de logement abordable dans les grandes villes européennes, à condition d'une réglementation "équitable et cohérente".

L'encadrement des loyers, une solution pour rendre les logements plus abordables dans les capitales européennes, comme Berlin où il entre en vigueur ce mois-ci ? Pour les équipes municipales les ayant mis en place, comme à Paris, l'équation fait sens, quand les associations de propriétaires et les professionnels immobiliers crient à la raréfaction de biens locatifs, au profit des plateformes de locations de meublés touristiques.

 

Mais pour Lars Flåøyen, responsable de la recherche immobilière en Europe du fonds d'investissement écossais Aberdeen Standard Investments, les élus et les représentants de propriétaires pourraient trouver un terrain d'entente sur l'encadrement des loyers, aujourd'hui pomme de discorde. "A condition que la réglementation soit équitable et cohérente" , prévient-il, soit rendre désirable la location à des investisseurs, sans mettre à mal la solvabilité des locataires, notamment ceux qui travaillent au cœur des grandes villes comme les agents municipaux, policiers, enseignants ou infirmiers, surnommés "key workers".

 

Pour l'expert immobilier auprès du fonds d'investissement écossais, cela implique en premier lieu un changement de paradigme auprès des investisseurs immobiliers, appelés à envisager l'encadrement des loyers comme "un investissement produisant des revenus réguliers, à travers une stratégie qui cumule rareté de l'offre et locataires de qualité".

 

Une relation locative basée sur des baux à long terme, voire "à durée indéterminée" , concédant une revalorisation des loyers "indexée à une mesure de l'inflation domestique", tout en laissant au locataire la liberté du préavis en cas de changement de situation, sont tout autant d'éléments qui pourraient bâtir un encadrement des loyers plus "sain". Un modèle que Lars Flåøyen oppose à l'exemple berlinois du gel des loyers, "dramatique pour les investisseurs", et portant un risque de "répercussions négatives à court terme sur les valorisations".

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