RENOVATION. "Le financement bancaire fait partie des maillons faibles" de la rénovation énergétique, a décrété Emmanuelle Wargon, ce mardi 2 juillet, à l'occasion de la première COP (Conferences of the Parties) de la Métropole du Grand Paris.

La problématique de la rénovation énergétique des logements pose celle de son financement, et, à cet égard, les oreilles des banquiers français ont dû siffler ce mardi 2 juillet. "Le financement bancaire fait partie des maillons faibles" de la rénovation énergétique, a décrété Emmanuelle Wargon, à l'occasion de la première COP (Conferences of the Parties) de la Métropole du Grand Paris. Et la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique de préciser sa pensée : "Les banques ne sont pas toutes organisées pour distribuer l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)", un prêt à taux d'intérêt nul permettant de financer des travaux d'économie d'énergie des logements, lancé en 2009.

 

Il faut dire que les multiples conditions auxquelles l'éco-PTZ est soumis ne facilitent pas la tâche des établissements financiers. "La distribution de l'éco-PTZ est un enfer pour les banquiers", s'est exclamé Pierre Ducret, président du think tank Institute for Climat Econonomics, également présent lors de la COP de la Métropole du Grand Paris. "Il faut rendre ce produit désirable par les banques, le simplifier, afin qu'elles ne se trouvent pas en butte à des réglementations tatillonnes", a renchéri Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable.
"L'éco-PTZ est extrêmement complexe, cela fait des années que nous travaillons avec les pouvoirs publics à sa simplification", réagit un représentant du secteur bancaire. Des efforts qui ont ce abouti hier, lundi 1er juillet, à un élargissement des critères d'accès à l'éco-PTZ, qui "devrait favoriser sa distribution", selon la même source.

 

Reste que la dette représente une part "très minoritaire" du financement de l'entretien et de la rénovation de leur logement par les ménages français, qui autofinancent la plus grande partie de ces dépenses, estimées à 50 milliards d'euros par an, d'après Pierre Ducret.

 

"L'Etat va faire des pactes territoriaux"

 

Si le financement de la rénovation énergétique des logements constitue "une vraie problématique", selon Pierre Hautus, le directeur de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) pointe également du doigt le manque de lisibilité des aides. Emmanuelle Wargon en a convenu, rappelant le projet de fusion entre les aides de l'Agence nationale pour l'habitat (Anah) et le Crédit d'impôt transition énergétique (CITE) : "Un guichet unique, l'Anah, pourrait verser ces aides en 2020." Pour la secrétaire d'Etat, il faut "simplifier le parcours-client pour parvenir à une offre fluide", grâce, notamment, à des partenariats entre l'Etat et des acteurs publics et privés, territoriaux et nationaux.

 

"Le gouvernement a pris un virage, en admettant que le plan de rénovation énergétique des bâtiments fonctionnera mieux s'il est fait avec les collectivités territoriales. L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et l'Anah seront les têtes de pont de l'Etat, qui va faire des pactes territoriaux avec les collectivités. Cela apportera une réponse à la complexité des aides. Il n'y a que sur les territoires qu'on peut faire du sur-mesure. Nous espérons que cela entraînera une massification des travaux" de rénovation énergétique, décrypte Alain Maugard, président de Qualibat et animateur du Plan de rénovation énergétique des bâtiments.

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