François Hollande annonce également la création d'un dispositif de tiers-financement : "La Caisse des Dépôts mettra en place un fonds national de garantie de la rénovation thermique". Un dispositif sensé décharger les ménages de l'avance des frais en obtenant des prêts de "rénovation thermique" aux même conditions que les prêts immobiliers. Un mécanisme qui devrait être mis en œuvre dès 2014. Didier Ridoret estime que "le tiers financement est une bonne idée mais elle est complexe à mettre en place. Le dispositif est à creuser".

 

Le président de la République annonce également vouloir modifier les normes réglementaires, afin que les grands travaux entrepris au cours de la vie d'un bâtiment intègrent la performance énergétique. "Le décret sur la rénovation des bâtiments tertiaires sera publié dès 2014", a-t-il prévenu. Car la rénovation thermique "offre un gisement d'emplois, non délocalisables, qui est considérable. Il est donc impératif que la filière développe des formations adaptées", ajoute François Hollande. Le chef de l'Etat entend également limiter l'étalement urbain et donner un coup d'arrêt à l'artificialisation des sols : "C'est l'un des objectifs du projet de loi Duflot pour l'accès au logement et un urbanisme rénové".

 

Modifier le bouquet énergétique français
La seconde priorité définie dans le cadre de la transition écologique est celle de la diversification du bouquet énergétique français. L'Elysée veut donc réduire de 30 % la consommation en énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) d'ici à 2030, tout en diminuant également la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50 % en 2025 (contre 75 % aujourd'hui). "Ce qui commence d'ailleurs par la fermeture de la centrale de Fessenheim à la fin de 2016", confirme le président. Le gouvernement doit donc mettre l'accent sur le développement de transports décarbonés, comme la voiture électrique, dont le déploiement national doit être accéléré grâce à l'implantation de bornes de recharge, ou le renouvellement du réseau ferroviaire et des matériels roulants. La transition énergétique passe également par "la valorisation énergétique de la biomasse d'origine agricole et la promotion de la filière bois, à travers un fonds stratégique forêt-bois", explique François Hollande. Afin de soutenir les énergies renouvelables, qui doivent couvrir près de 25 % de la consommation en 2020, le chef de l'Etat entend stabiliser le cadre réglementaire et clarifier le cadre fiscal. Les outils de programmation et de pilotage des EnR ne seront précisés qu'avec la loi de programmation de 2014.

 

Un soutien aux EnR encore flou
Le gouvernement doit toutefois annoncer, dès la semaine prochaine, un appel à projets pour les fermes pilotes d'énergie marine. "Pour les autres énergies, éolien terrestre et photovoltaïque, tout sera fait pour baisser les coûts de production", déclare le président. Mais comment financer cette mesure ? Selon François Hollande, "l'expérience montre que les tarifs de rachat garantis (du courant électrique, NdlR), ne permettent pas toujours de réguler au mieux et d'orienter correctement la production et peuvent conduire à un gâchis des deniers publics avec des effets d'aubaine et des comportements spéculatifs". Le chef de l'Etat souhaite donc une révision des mécanismes de soutien aux EnR. "Mais va-t-on recourir aux appels d'offres ? Ou s'orienter vers un système avec une part variable ?", s'interroge Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables, perplexe. Des éclaircissements devraient être apportés après une entrevue avec le ministre de l'Ecologie au cours de la semaine du 23 septembre.

 

Le retour de la taxe carbone annoncé en page 3

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