Après l'échec de la négociation, syndicats et patronat se retrouveront à nouveau ce jeudi 22 au matin pour un accord de la "dernière chance". Le texte proposé par le Medef et l'UPA précise toujours les conditions de création du Conseil d'entreprise, une instance unique à partir de 11 salariés. Mais les syndicats de salariés y sont toujours opposés. Réactions de Patrick Liébus, vice-président de l'UPA.

Après l'échec brutal des négociations sur le dialogue social dans la nuit de vendredi à samedi dernier, les organisations patronales -Medef, CGPME, UPA- et syndicales -CGT, CFDT,FO CFTC, CFE-CGC- se retrouveront à nouveau ce jeudi 22 janvier dès 10 heures du matin pour tenter de s'entendre une dernière fois sur la révision des règles de négociations sociales en entreprise.

"S'il y a des curseurs qui bougent, je décroche de la négociation ! ", avertit Patrick Liébus (UPA)

Et pourtant, après deux journées d'échanges et l'avancée d'un texte Medef-UPA rédigé dès le jeudi, les partenaires sociaux devaient en principe boucler les discussions vendredi. Mais, finalement, la partie patronale, Medef et UPA, sans la CGPME a fini par renoncer à 7 heures du matin dans la nuit de vendredi à samedi. "Dans ces conditions-là et sans compter la fatigue, on ne pouvait pas signer cet accord", nous confie Patrick Liébus, vice-président de l'UPA, chargé des négociations. Je me refuse toujours au nom de l'UPA, de voter l'accord sur la création d'une instance unique, car les syndicats en veulent toujours plus et notamment la ligne CGT-FO bloque la 'négo'. S'il y avait une modification dans les moins de 11 salariés ou tout changement ou contraint sur les autres catégories de 11 à 49 salariés et au-delà, je me réserve la possibilité de ne plus suivre. Et je suis clair pour la prochaine réunion de la dernière chance ce jeudi : S'il y a des curseurs qui bougent, je décroche de la négociation ! "

 

Pas de nouveau texte Medef-UPA en vue

 

Selon la CFTC, il n'est pas certain à ce stade qu'un nouveau texte soit présenté en amont de la réunion de jeudi. Patrick Liébus va également dans ce sens à l'issue de cette 5ème séance de négociation particulièrement technique. A noter pour qu'un accord soit valide, côté syndicats, il doit recueillir l'aval d'organisations totalisant au moins 30% des voix aux élections professionnelles et ne pas rencontrer plus de 50% d'opposition. "L'avis favorable de deux syndicats suffise, glisse Patrick Liébus. Au cas échéant, ce serait une catastrophe pour le dialogue social." Côté patronat, la signature de la CGPME n'est pas indispensable.

 

 

D'ailleurs, ce lundi matin, lors de ses vœux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi, François Hollande a prévenu qu'un échec sur la modernisation du dialogue social jeudi serait lourd de conséquences. "Un échec aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme", a insisté le président. Dans cette hypothèse, l'Etat légiférera. A suivre.

 

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