Les Français ayant l'intention d'acquérir un bien immobilier estiment que la conjoncture actuelle est défavorable, selon le 3e baromètre Orpi-Crédoc. En conséquence, certains reculent la date de réalisation de leur projet. Explications.

Les Français sont frileux à l'idée d'acheter un bien immobilier. Selon le baromètre immobilier établi par le réseau Orpi avec le Crédoc, 18,7% des Français déclarent avoir l'intention de réaliser un projet immobilier (contre 19,5% il y a un an), mais deux tiers d'entre eux sont découragés par une «conjoncture peu favorable». Ce sondage met aussi en valeur le fait que les porteurs de projets mettent plus de temps à voir aboutir leur achat : 32% des sondés déclarent vouloir commencer leur projet d'ici à 2 ans, alors qu'ils n'étaient que 26% dans ce cas lors du précédent sondage, début 2008.

 

Parmi les tendances observées, on peut aussi noter l'augmentation des personnes déclarant être logées à titre gratuit, et le recours à l'aide de la famille pour réaliser l'achat. 19% des Français vont en effet bénéficier de l'aide de leur famille, une situation «qui se révèle souvent en période de crise économique, notamment entre les parents et les enfants», note Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. «On retrouve une solidarité inter-générations», indique-t-il, même si celle-ci est induite par des revenus plus faibles.

 

Faible pouvoir d'achat
Car c'est justement le faible pouvoir d'achat qui est mis en cause par 50% des personnes qui voudraient acheter, mais pensent ne pas en avoir les moyens. «Les conditions actuelles sont pourtant les meilleures depuis 18 mois, en raison de la baisse des prix et celle des taux d'intérêt», estime Bernard Cadeau. Mais cette baisse des prix n'est pas le premier facteur espéré afin de pouvoir acheter un logement, évoquée à seulement 13%. La majorité des Français cite plutôt une nouvelle situation professionnelle mieux rémunérée (37%), ou une rentrée d'argent importante (32%).

 

Allongement des durées de prêt
Pour réaliser leurs projets, les futurs acquéreurs songent alors à emprunter sur un plus long terme. Ils sont en effet 34% à souhaiter emprunter sur 25 ans et plus, contre 27% il y a un an. Et en termes d'emprunt immobilier, 14% des sondés déclarent avoir déjà essuyé au moins un refus de crédit de la part d'une banque. «Ce nombre est croissant depuis quelques mois», déplore Bernard Cadeau, qui espère néanmoins que «la durée des taux reste élevée, sinon les effets de la baisse des taux seront annihilés et c'est le pouvoir d'achat qui se trouvera impacté».

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