La solution adoptée par Aéroports de Paris (ADP) concernant la voûte de la jetée du terminal 2E de l’aéroport Roissy Charles De Gaulle est la destruction puis la reconstruction totale, avec la promesse d’une réouverture à l'hiver 2007/2008.

«Sur la base d'études externes et internes, Aéroports de Paris a choisi la solution de reconstruire la toiture de la jetée» d'embarquement du terminal 2E sur toute sa longueur, indique la société. «La solution retenue pour l'avenir du terminal 2E a été présentée jeudi au conseil d'administration d'ADP, et sera soumise aux experts dans le cadre de la procédure civile», ajoute ADP dans un communiqué diffusé à l'AFP.

«Cette solution (...) permet de conserver l'ensemble des niveaux inférieurs du bâtiment qui ne posent aucun problème», est-il précisé.

Différentes solutions de réparations, c'est-à-dire de confortement de la jetée, ont été étudiées puis toutes écartées faute de garantie de sécurité suffisante, fait valoir l'entreprise.

«ADP va mener toutes les études pour finaliser la solution de reconstruction qui a été retenue et qui permettra une réouverture totale du terminal 2E pendant la saison aéronautique d'hiver 2007/2008», ajoute la société gestionnaire des aéroports parisiens.

L'entreprise se chargera de la conception d'un nouveau projet architectural, et lancera un appel d'offres pour attribuer les travaux à une société de BTP.

Le président d'ADP, Pierre Graff, avait récemment estimé que, quelle que soit la solution choisie, le coût de l'opération s'élèverait à «un peu plus d'une centaine de millions d'euros, même si la destruction complète est plus coûteuse».

Le choix d'une démolition totale de la toiture va par ailleurs allonger de plusieurs mois le chantier, par rapport à une solution de réparation.

L'effondrement d'une partie de la jetée d'embarquement du terminal 2E de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 23 mai 2004, avait fait 4 morts et 3 blessés.

En février, l'enquête administrative chargée d'établir les causes de l'effondrement a pointé la faible résistance initiale de la structure. Le terminal 2E avait représenté pour ADP un investissement global de l'ordre de 650 millions d'euros, dont 150 millions d'euros pour la jetée d'embarquement.

Air France a indiqué jeudi vouloir se concerter avec ADP pour «trouver les solutions qui lui permettront d'assurer son exploitation à Charles De Gaulle dans les meilleures conditions possibles jusqu'à la réouverture du terminal». Quoiqu'il en soit, «la stratégie de croissance de la compagnie pour les prochaines années ne sera pas affectée» par la reconstruction au 2E, a assuré son président Jean-Cyril Spinetta.

De son côté, le secrétaire d'Etat aux Transports François Goulard a jugé «bons», les choix d’ADP. «La direction d'ADP fait ses choix, je crois qu'ils sont bons. Je n'ai pas à me prononcer sur le plan technique. L'essentiel, c'est que l'aérogare 2E soit très rapidement opérationnelle pour le développement d'ADP», a-t-il déclaré à quelques journalistes, en marge de la présentation du nouveau logo de la SNCF. «Nous sommes en période de croissance du trafic aérien, il y a l'arrivée de l'A380, donc il faut absolument aller vite et reconstruire ce qui doit l'être», a-t-il ajouté. Evoquant le choix d'une reconstruction totale de la toiture, plutôt qu'une consolidation, M. Goulard a souligné: «Je ne suis pas sûr qu'il y ait un très gros écart ni en délais ni en coûts». «Mais la direction estime qu'il y a une plus grande sécurité et la sécurité n'est pas un facteur à négliger», a-t-il conclu.

 



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