Après 12 ans de procédures pénales et administratives, les travaux de démolition de l'ex-villa du promoteur parisien Christian Pellerin ont débuté mardi 22 octobre. L'ancien patron du groupe SAARI-SERI, détenait, entre autre, le record français du plus grand dépassement de permis d'agrandir.

En effet, au mépris total des règles d'urbanisme - portant très strictes dans cette région (pointe du cap d'Antibes) - l'homme d'affaire avait fait construire un étonnant palais troglodyte de 1650 m2 en lieu et place d'une " maisonnette " de 250 m2 qui s'y trouvait.

Alors que la zone est inconstructible, Christian Pellegrin avait obtenu de la mairie d'Antibes un permis d'agrandir de 72 m2. Mais très rapidement, le promoteur décide de gagner de la surface habitable en sous-sol. C'est ainsi que cette villa deviendra progressivement une sorte de palais souterrain. Plus de deux ans de travaux seront nécessaires pour un projet architectural à la mesure de "l'homme de la tour BP" qui, à son heure de gloire, "construisait 300.000 mètres carrés par an et employait 6.000 personnes", notamment dans le quartier de la Défense.

Trois pelleteuses ont commencé à attaquer cette immense maison en "L", où s'imbriquent le métal et le béton, "tape à l'oeil, clinquante, avec plaquage, agglomérés et fausses boiseries en trompe l'oeil avec des carrelages au sol de modeste qualité", recelait derrière une lourde porte en bronze une vaste salle de cinéma, une salle de jacuzzi et une chambre forte de 5 m2, selon le responsable du contentieux de la DDE.

Après le comblement avec les gravas et l'apport de 5.000 m3 de terre, la DDE restituera à son actuel propriétaire, une société luxembourgeoise "SA Palmeto", un terrain remis en son état naturel.

Condamné à deux ans de prison dont un ferme pour construction illégale, Christian Pellerin, qui avait dépensé quelque 147 millions de francs (22.41 millions d'euros), s'était engagé à consigner les coûts de cette démolition.

Les travaux de "déconstruction", financés par l'Etat et estimés à 150.000 euros, seront à la charge du promoteur et de son mandataire, Alain Aubert, qui ont déjà payé 90.000 euros de frais d'astreinte et de recouvrement, a indiqué la DDE

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