DISPARITION. L'architecte et théoricien américain Robert Venturi, est décédé ce mardi 18 septembre à Philadelphie (États-Unis), de la maladie d'Alzheimer. Prix Pritzker en 1991, il a fait partie du courant postmoderne qui s'est opposé aux principes de Le Corbusier et Mies Van der Rohe.

"Less is bore", a écrit Robert Venturi. L'architecte et théoricien américain, qui s'est opposé au principe de Mies Van der Rohe "Less is more", est décédé le mardi 18 septembre 2018, à 93 ans, de la maladie d'Alzheimer. Dans "De l'ambigüité de l'architecture" (1966), Robert Venturi a ouvert la voie à une architecture marquée par l'art et l'histoire, leitmotiv du postmodernisme, qui modèle le profil des villes du monde depuis les années 1980. Ce courant voulait se libérer des principes du modernisme fonctionnalisme incarné, pendant près d'un demi-siècle, par Le Corbusier (Vers une architecture, 1923) et Mies Van der Rohe. Les théories du natif de Philadelphie (États-Unis) ont notamment inspiré l'architecte néerlandais Rem Koolhaas qui a dit qu'il s'agissait "du dernier véritable manifeste d'architecture".

 

Robert Venturi a étudié à l'université de Princeton, qu'il intègre en 1944. Là-bas, l'architecture est rattachée au département d'archéologie, à l'inverse du reste du pays qui reste sous l'influence du modernisme de Le Corbusier. De ce fait, Robert Venturi se passionne pour l'histoire de l'architecture, notamment la culture italienne. A sa sortie de l'université, il fait ses armes avec Eero Saarinen et Louis Kahn avant de partir pour deux ans à l'académie américaine de Rome où il étudie les œuvres de Michel Ange, Bernini et Antoni Gaudi. A son retour aux États-Unis, il devient professeur à l'université et rencontre sa future femme Denise Scott Brown, avec qui il forme un tandem indissociable. Si la majorité de ces œuvres sont aux États-Unis, Robert Venturi est à la réalisation de l'extension de la National Gallery de Londres en 1990. Il sera par ailleurs récompensé par le prix Pritzker en 1991. Ces dernières années, le couple s'est battu pour la préservation du patrimoine architectural moderne, comme le Robin Hood Gardens, d'Alison et Peter Smithson, à Londres.

 

La ministre de la Culture a réagi à cette disparition dans un communiqué ce jeudi 20 septembre soulignant : "Avec la disparition de ce géant, le monde de l'architecture perd une figure de renommée mondiale qui aura marqué profondément la fin du XXe siècle".

 

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