Les Halles de Paris vont être réaménagées sous la houlette de l'architecte français David Mangin, promu grand coordinateur de ce chantier. Plus qu’une maquette, le maire de Paris a été sensible à une vision d’ensemble "intelligente et réaliste".

Exit l’idée force de David Mangin - le toit géant - même si l’architecte français a été retenu par le Maire de Paris Bertrand Delanoë pour coordonner le projet de réaménagement des Halles.
Saluant un "moment très important de la vie de Paris", le maire a indiqué que David Mangin (et l'agence SEURA) serait le "coordonnateur de ce vaste chantier", pour lequel il était en lice avec trois autres équipes d'architectes: le Français Jean Nouvel, les Néérlandais Rem Koolhaas et Winy Maas). "Nous n'avons pas voulu choisir une maquette ou une illusion", a déclaré Bertrand Delanoë, reconnaissant que s'il avait "flashé" sur les quatre projets, aucun ne lui "convenait totalement".

Annonçant son choix mercredi devant plus d'une centaine de journalistes du monde entier, le maire de Paris Bertrand Delanoë a assuré que "l'avenir des Halles a besoin d'autant de réalisme que d'ambition". "La vie et la beauté ne peuvent s'exprimer si on a nié la réalité et les besoins de fonctionnalité", a-t-il insisté, en expliquant sa préférence pour un projet critiqué, y compris parmi ses proches, comme le moins audacieux des quatre en lice.

Ayant conduit l'aménagement paysager du boulevard Richard Lenoir, Mangin, 55 ans, est loin d'être aussi connu que les flamboyants Jean Nouvel (France) ou Rem Koolhaas (Pays-Bas) qui étaient, avec la jeune équipe néerlandaise conduite par Winy Maas, ses challengers. Mais, a souligné M. Delanoë, il "faut concilier apaisement, douceur et créativité", particulièrement dans un quartier "blessé" par ses avatars antérieurs.

Le projet Mangin est "intelligent et réaliste", a dit le maire en parlant d'un "choix enthousiaste, de raison et d'audace en même temps". Selon lui, "c'est la vision la plus pertinente de l'ensemble de l'aménagement".
M. Delanoë a salué trois qualités du projet Mangin: la "perspective" qu'il redonne; le jardin "qui fera l'objet d'interventions artistiques éphémères ou durables" et deviendra un "jardin d'art paysager contemporain"; et enfin le "carreau", "oeuvre élégante, lumineuse, légère, réellement de l'art du XXIe siècle".

L'architecte avait dessiné un jardin d'un seul tenant percé de "ramblas" comme à Barcelone et un toit géant de deux hectares recouvrant le forum. Mais tout en gardant le principe d'un "carreau" peu élevé, le maire a clairement indiqué que ce toit ne verrait pas le jour tel quel et qu’un nouveau concours serait lancé prochainement. "Mangin sera avec nous pour l'élaboration du cahier des charges", a dit le maire.

Bertrand Delanoë s'exprimait à l'issue d'une réunion de la commission d'appel d'offres de la Ville, décisionnaire et où le PS est majoritaire. Elle a voté par quatre voix pour Mangin et deux contre (les deux élus UMP), selon les indications fournies à l'AFP.

Cette première étape franchie, le Conseil de Paris aura "à débattre et à se prononcer", puisque sera recréée une Zone d'aménagement concertée (ZAC) pour le projet. "La concertation va se poursuivre à travers le processus de la ZAC, nous allons pouvoir prendre notre temps et des décisions mûrement réfléchies", a ajouté l’élu.
Bertrand Delanoë a assuré que le tout serait achevé "largement avant 2012, que nous gagnions l'organisation des Jeux olympiques ou non". De son côté, Jean-Pierre Caffet, adjoint à l'urbanisme, a précisé que les travaux devraient pouvoir commencer en 2006.

Quant au coût de base, il est celui prévu par Mangin, "200 millions d'euros", ce à quoi il faudrait ajouter les frais induits par le réaménagement du forum et le concours d'architecte.
"Mangin est le moins cher (des quatre projets), mais ce n'est vraiment pas le critère qui m'a influencé", a toutefois précisé Bertrand Delanoë.

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