Au surlendemain de son impact, le cyclone Katrina a plongé le sud des Etats-Unis dans une immense crise, provoquant la mort d'au moins 80 personnes. Mercredi, l’eau montait toujours à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), déjà inondée à 80%. Un drame qui impacte directement la croissance économique.

«La désolation dépasse nos pires craintes, c’est totalement accablant», a déclaré le gouverneur de la Louisiane, Kathleen Blanco. Et A.J. Holloway, le maire de Biloxi d’ajouter : «C’est notre tsunami». Maison détruites, autoroutes submergés, pont emportés, absence d’eau potable, fuites de gaz, débuts d’incendies… Katrina aurait causé 15 à 20 milliards de dollars de destruction, selon Munich Ré, le premier réassureur mondial. Il s’agirait même de l’un des cyclones les plus coûteux de l’histoire.

Avec des vents de plus de 220 km/h, le cyclone Katrina a ravagé la Louisiane, avant de s’abattre sur le Mississippi, l’Alabama et le Tennessee. Actuellement cinq millions de personnes, dont deux millions en Louisiane, seraient ainsi privées d’électricité.
L’impact de Katrina a également provoqué la rupture d’au moins deux des digues devant protéger la Nouvelle-Orléans, permettant à l’eau du lac Pontchartrain de s’engouffrer dans plusieurs quartiers de la ville, tandis que les autorités cherchaient à colmater les brèches.
Au vu de l’ampleur de la catastrophe, Kathleen Blanco a déclaré vouloir évacuer l’ensemble de la métropole, y compris les refuges occupés par des dizaines de milliers de personnes.
Face à ce drame, George Bush, qui supervise les opérations de recherche et de reconstruction, a appelé à la générosité de ses concitoyens et aux dons en faveur des organismes de secours.

L’économie impactée

Katrina a inévitablement participé à la hausse du baril du pétrole, qui clôturait mardi à New York à 69,81 dollars. En effet, dans le Golfe du Mexique, les compagnies pétrolières ont dû fermer plus de 700 puits et plates-formes. Alors que cette région assure la production de plus d’un quart des hydrocarbures américains, nombreux économistes craignent ainsi une paralysie des capacités de raffinage américaines pendant plusieurs semaines.
Seul soulagement : la vague de reconstruction devrait profiter à l’activité du BTP et du bricolage. Ainsi, le numéro un mondial du bricolage Home Depot signait lundi la plus forte hausse du Dow Jones (+1,8 % à 40,5 dollars). Bien que l’enseigne ait dû fermer une douzaine de points de ventes en Louisiane, elle devrait profiter, selon les investisseurs, du surcroît d’activité au moment de la réouverture.
De même, Lowe’s, numéro deux mondial derrière Home Depot, prenait 1,2 % à 63,9 dollars à la mi-séance. Générateurs, produits contre-plaqués et autres types d’outils devraient ainsi connaître une forte demande.

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