Selon la dernière enquête de la Capeb, aucun secteur de l'artisanat du bâtiment n'est plus épargné par la crise. De la rénovation à la construction neuve, on observe partout des baisses d'activité. Toutefois, les professionnels comptent sur les mesures du Grenelle de l'environnement et plus particulièrement sur l'éco-prêt à taux zéro pour relancer le marché. Détails.

«Après 10 années exceptionnelles, la chute brutale (-2% en volume) du quatrième trimestre 2008 était bien annonciatrice d'un repli d'activité qui s'est amplifié au premier trimestre 2009», c'est en ces termes que Jean Lardin, le président de la Capeb a commenté les mauvais résultats de la récente enquête* de la Capeb.

 

En effet, l'activité du secteur affiche un recul de 4% en volume au premier trimestre 2009 par rapport à la même période l'année dernière. Et fait nouveau : aucun secteur ne semble épargné. Alors que jusqu'à présent, la partie entretien-rénovation tirait son épingle du jeu, le domaine présente désormais une baisse de 3%. De même, le neuf enregistre une diminution de 5%. Mais le corps de métier le plus entaillé par la crise est la maçonnerie, avec -5 % en volume. Enfin, le secteur de la couverture-plomberie-chauffage est le moins touché, mais cède tout de même -2,5%, indique la Capeb.

 

Carnets de commande en recul
Et les chiffres négatifs ne s'arrêtent pas là, puisque depuis octobre 2008, 90 % des entreprises artisanales constatent une réduction de leurs carnets de commandes. Résultats : 15% des artisans ont moins d'un mois d'activité devant eux, tandis que 10% disposent encore de plus de 5 mois de prises d'ordre à honorer. «Les petites entreprises du bâtiment constatent depuis novembre 2008 une nette diminution de leurs plans de charge. Elles se déclarent inquiètes pour l'année en cours avec une visibilité qui se situe entre trois et quatre mois seulement (contre 6 mois en septembre 2008)», a tenu à préciser Jean Lardin.
Il s'est également déclaré inquiet vis-à-vis des comportements des ménages : «Si la baisse des prix devait avoir un effet stimulant sur le marché en augmentant la demande, le risque est que les ménages se montrent finalement attentistes, recherchant une baisse toujours importante et retardant leur investissement. Dans ce cas, cela finirait par produire des effets récessifs sur le marché».

 

Entre 15 à 20.000 emplois supprimés
Pour terminer, l'étude de la Capeb souligne que 15 à 20.000 postes devraient disparaître. Toutefois, le salut pourrait venir des départs à la retraite puisque l'artisanat devrait avoir besoin «de main d'œuvre expérimenté, soit environ 12.000 personnes».
Enfin, pour ne pas céder à la morosité, la Capeb compte sur le soutien des mesures du plan de relance et du Grenelle de l'environnement, plus particulièrement sur l'éco-PTZ. «L'activité du bâtiment est fortement liée au moral des ménages(…). Nous comptons sur l'éco-PTZ et les aides de l'Anah pour soutenir la demande, sans quoi le recul de l'activité risque de s'accentuer au 2ème semestre», conclut le président de la Capeb.

 

* Enquête réalisée par l'Institut I+C auprès d'un panel de 1.300 entreprises artisanales du bâtiment.

 

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