Dans un référé daté du mercredi 13 mars, la Cour des Comptes pointe du doigt de nouveau la gestion du quartier de la Défense, confiée à deux organismes : l'Epadesa et Defacto. Dans un rapport en 2010, les experts s'étaient déjà inquiétés des finances du site d'affaires parisien. Précisions.

Les "Sages" de la rue Cambon dénoncent de nouveau la gestion de la Défense. Dans un référé rendu le 13 mars, la Cour des comptes pointe des relations difficiles entre les deux établissements qui administrent le quartier d'affaires des Hauts-de-Seine. En effet, l'Epad devenu Epadesa pour l'Etablissement public d'aménagement de la défense Seine Arche a pour mission de s'occuper de l'aménagement de la Défense. Un autre établissement baptisé Defacto et créé en 2007 est chargé d'en assurer l'exploitation.

 

"Des contraintes excessives", d'après le référé
Toutefois, d'après la Cour, ce dispositif "fait peser sur l'Epadesa et l'avenir du quartier d'affaires des contraintes excessives". Les experts estiment, en effet, que "la remise en état des biens engendre des coûts considérables et son financement est incertain" et que "la délimitation des compétences respectives des deux établissements est mal établie, ce qui ralentit et peut même paralyser certains projets".

 

Le Gouvernement va-t-il réagir ?
Les experts de la Cour estiment également "que l'Etat doit procéder dans les meilleurs délais à une révision de ce dispositif pour instaurer entre les deux établissements des relations fondées sur la confiance et le souci commun de garantir le développement de La Défense".

 

En réponse à ce référé, Cécile Duflot, la ministre du Logement, a d'ailleurs, déclaré dans une lettre du 7 mars que "le Gouvernement a d'ores et déjà entrepris une analyse approfondie du dispositif en vigueur et des évolutions que la situation pourrait exiger". De son côté, Jérôme Cahuzac, ministre délégué en charge du Budget, a déclaré qu'il allait veiller "à ce que le Gouvernement propose, dans le cadre d'un futur texte de loi, de reprendre le dispositif juridique pour le rendre efficace et pleinement sécurisant pour les deux établissements".

 

Un équilibre financier déjà remis en cause en 2010
Ce constat établi par la Cour des comptes n'est pas nouveau : dans un rapport de 2010 non rendu public, elle avait déjà épinglé des déficiences. L'institution pointait des "dérives" de gestion et avançait de "sérieux doutes sur l'équilibre financier final" de l'Epadesa. Dans un pré-rapport, publié par le journal Le Monde, le 16 octobre 2012, l'Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) alertaient, eux aussi, sur un "déficit" financier de l'Epadesa en 2016.

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