Crise et tempête ont entraîné un fort repli d'activité de la filière bois. Pour tenter de contrer ce phénomène, le Comité National pour le Développement du Bois (CNDB) vient de s'engager dans un groupe de travail aux côtés du ministère de l'Ecologie.

La crise et la tempête ont fortement impacté les différents segments du secteur bois. Mais, pour le président du CNDB, Jean-Vincent Boussiquet, « des opportunités sont à saisir pour relancer l'activité ». Outre les récents dispositifs du Grenelle 2 favorables au bois, le CNDB s'est associé à d'autres professionnels pour participer à un groupe de travail mis en place par le Meeddat (Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire). L'objectif étant « de lever les freins administratifs à l'usage du bois dans la construction ».

 

Une récession jusqu'à mi-2009
La crise a entraîné un coup de frein brutal de l'activité depuis novembre 2008. Parmi les nombreux secteurs touchés, les scieries, qui enregistrent un chiffre d'affaires de -20 à -60%. Le secteur de la construction de maisons individuelles affiche également une forte baisse des demandes. Due en partie au durcissement des conditions d'attribution des prêts bancaires, elle devrait perdurer jusqu'à mi-2009.

 

D'une manière générale, Jean-Vincent Boussiquet associe la conjoncture de la filière bois à celle du bâtiment. Et selon les derniers résultats d'une enquête d'opinion des chefs d'entreprise du bâtiment de plus de 10 salariés, publiée par l'INSEE, l'indice représentatif des carnets de commande de gros œuvres s'est replié à 122,3 au troisième trimestre 2008. Un recul également présent dans les carnets de commandes des entreprises artisanales en entretien-amélioration puisque le solde des opinions qui était à -4 au troisième trimestre 2008 a chuté à -24 au quatrième trimestre.

 

Les propositions du CNDB
Jean-Vincent Boussiquet
Jean-Vincent Boussiquet © L C-M

Pour tenter d'inverser la tendance, le CNDB qui participe depuis peu à un groupe de travail du Meeddat est chargé d'identifier les textes réglementaires qui font obstacle à l'utilisation du bois dans la construction. Sont notamment visés : les règles d'urbanisme qui interdisent les bardages en bois, le manque de référentiel et de visibilité sur les solutions thermiques en construction bois, ainsi que l'absence de prise en compte du comportement dynamique des ossatures bois et de l'influence du choix des isolants dans la méthode RT (Réglementation thermique).

 

Le CNDB a jusqu'au 11 mai pour proposer une série de modifications ou de créations de textes mais Jean-Vincent Boussiquet a d'ores et déjà pointé du doigt ses priorités. Il souhaite adapter d'urgence les textes réglementaires de la construction bois existants (DTU), en particulier ceux relatifs à la réglementation incendie (autorisation de bâtiments en bois supérieurs à deux étages). Il préconise également de créer des DTU spécifiques aux nouveaux usages du bois et d'imposer, en particulier pour les marchés publics, le recours à des bureaux de contrôle à compétences effectives en bois.

 

Le rapport de synthèse de ce groupe de travail est prévu d'ici à la fin du mois de mai prochain.

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