Les mises en chantier et permis de construire des logements aux Etats-Unis ont poursuivi leur baisse en septembre, en descendant à des niveaux jamais atteints depuis plus de 17 ans. Pour les analystes, ces chiffres pourraient traduire une dégradation de l'activité dans la construction.

Les mises en chantier de logement aux Etats-Unis ont atteint en septembre leur niveau le plus bas depuis janvier 1991, selon les chiffres officiels publiés par le ministère du Commerce américain. Avec une baisse de 6,3% en septembre par rapport au mois précédent pour s'établir à 817.000 unités. Il s'agit d'un recul d'autant plus important que les chiffres d'août avaient été révisés à la baisse (à 872.000 unités, au lieu de 895.000).

Ce sont surtout les mises en chantier de maisons individuelles qui subissent une baisse, de l'ordre de 12% par rapport au mois d'août, alors que les immeubles d'habitations ont enregistré une hausse de 5,8%. Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, indique que les départs de chantiers en septembre ont pu être affectés par les ouragans. Il estime par ailleurs que la situation pourrait ne pas être «aussi horrible qu'elle en a l'air» et juge que «l'activité ne peut pas tomber beaucoup plus bas».

«Dégradation de l'activité dans la construction»
Pourtant, les chiffres relatifs aux permis de construire ne laissent pas présager d'amélioration dans les mois à venir, puisqu'ils ont eux aussi baissé en septembre de 8,3% sur un an, pour atteindre les 786.000 autorisations délivrées. Les permis de construire sont ainsi à leur niveau le plus bas depuis novembre 1981, et bien en deçà des chiffres des analystes qui prévoyaient 840.000 autorisations. Selon le ministère du Commerce, le nombre de mises en chantier de logements a chuté de 31,1% en un an, celui des permis de construire de 38,4%.

Selon Amin Tazi, économiste chez Natixis, ces chiffres traduisent «un rythme rapide de dégradation de l'activité dans la construction. (…) Le durcissement des conditions d'obtention de crédit, la faiblesse du marché du travail et la détérioration de la situation des ménages vont continuer à peser sur le marché du logement dans les mois à venir», analyse-t-il.

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